L'automobile accélère les suppressions d'emplois
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L'automobile accélère les suppressions d'emplois

Sur fond de crise Covid-19 ou d'impact négatif de la grande mutation de l'automobile vers l'électrification, les entreprises de la filière amont ou aval n'échappent pas à la spirale : BMW, Jaguar Land Rover, Renault... taillent net dans leurs effectifs, dans le monde comme en France.

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Par exemple, le constructeur automobile allemand BMW supprimera 6 000 emplois d'ici à la fin de l'année 2020, sur 126 000 dans le monde

[Article mis à jour le 23 juin 2020] Selon une prise de parole du ministre de l’Economie Bruno Le Maire le 10 juin 2020, la crise économique pourrait entraîner la suppression de 800 000 emplois ces prochains mois, soit 2,8% de l'emploi total. Un « choc considérable » pour lui. Et ce, malgré de conséquentes enveloppes de soutien allouées à plusieurs secteurs industriels forts en France comme l’automobile, qui s’est vu attribué un budget de crise de plus de 8 milliards d’euros. Mais rien n’y fait, les annonces de plan économiques des marques et constructeurs pleuvent, avec pour principal fil conducteur, pour l’instant, la suppression de milliers d’emplois. Voici quelques exemples majeurs.

BMW va supprimer 6 000 postes

Le cas BMW est l’un des plus récents avec l’annonce, le 19 juin 2020, de la suppression d’au moins 6 000 emplois cette année et le non-renouvellement de contrats d’environ 10 000 employés intérimaires. La raison invoquée par la direction ? La réduction de ses coûts face à la crise du coronavirus. Celle-ci a par ailleurs abouti à la conclusion d'un accord avec le comité d'entreprise sur un ensemble de mesures touchant le personnel, dans le but d'assurer un "avenir viable" à l'entreprise : il s’agirait donc de ne pas licencier, mais bien de ne pas remplacer les départs en retraite. Ces mesures concerneraient principalement l’Allemagne. Fin 2019, le groupe automobile allemand employait plus de 126 000 personnes.

Renault se séparera de dizaines de milliers d’emplois

Fin mai, Renault, qui est en difficulté financière, a confirmé vouloir supprimer environ 15 000 emplois dans le monde, et ce, dans le cadre d’un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans. Cela correspondrait à environ 8% de ses effectifs au total (180 000 personnes). Là encore, aucun licenciement sec n’est prévu, mais selon la directrice générale du groupe, Clotilde Delbos, « ce projet est vital ». En France, ce dernier devrait concerner 4 600 emplois sur 48 000 et donc impacter quatre sites, dans des conditions qui restent à définir : Caudan (Morbihan), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Dieppe (Seine-Maritime) et Maubeuge (Nord). En détail, le découpage est comme suit : 1 500 dans l'ingénierie, 2 100 dans les "activités de production" et 1 000 concernant des "fonctions support".

Même si la maison-mère est AB Volvo, Renault Trucks compte également se séparer de 463 salariés en France, au second semestre 2020. Notons que Renault Trucks compte près de 10 000 salariés, dont 4 500 dans ses activités industrielles, principalement en région Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Calvados. D’ailleurs, la branche poids lourds de Volvo Group, a aussi l’intention de supprimer 4 100 postes de cadres et employés de bureau dans le monde au cours du second semestre, à cause de l’impact sur son activité de la pandémie de coronavirus.

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Jaguar Land Rover ne reconduira pas 1 100 contrats

Jaguar Land Rover (JLR) va tenter de réaliser un milliard de livres (1,1 milliard d'euros) d'économies supplémentaires pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus. Le groupe indien Tata Motors, propriétaire du constructeur automobile haut de gamme, a donc parallèlement évoqué la suppression d’environ 1 100 emplois intérimaires au Royaume-Uni. Ils ne verront pas leurs contrats reconduits. Aussi, Ralf Speth, qui dirige Jaguar Land Rover depuis dix ans, quittera ses fonctions à l’expiration de son mandat en septembre prochain.

Un autre Britannique est en peine. De son côté, McLaren explique avoir souffert de l'annulation d'événements sportifs, notamment en F1 ou encore de l'arrêt de sa production et de la vente aux particuliers. Le constructeur auto met aussi en cause le nouveau plafonnement des budgets 2021 revus à la baisse (de 175 à 145 millions de dollars). Il va devoir supprimer 1 200 postes sur les 4 000 que compte la marque.

Notons que L'industrie automobile britannique risque de perdre un emploi sur six, soit environ 25 000 postes, en raison de la crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus, ont prévenu mardi 23 juin les professionnels du secteur qui en appellent à l'aide du gouvernement.

A savoir que les équipementiers automobiles ne sont pas non plus épargnés. Chez ZF Friedrichshafen, il est prévu de supprimer 12 000 à 15 000 postes, soit environ 10% du total de ses effectifs dans le monde sur une période de cinq ans. Le groupe compte près de 148 000 collaborateurs dans une quarantaine de pays.

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