Les balbutiements du véhicule autonome
Le salon des transports intelligents se tient toute la semaine à Bordeaux. Rendez-vous incontournable du véhicule autonome ou connecté, l'évènement met en lumière le fait que tout reste encore à inventer...
L'ITS World Congress se tient à Bordeaux du 5 au 9 octobre 2015.
Au salon ITS de Bordeaux, quelques constructeurs et équipementiers se partagent les honneurs avec toutes les entreprises qui ont un lien quelconque avec l’électronique ou la mobilité. Et si les démonstrations de véhicules autonomes ne manquent pas, celles-ci mettent aussi en lumière le fait que cette auto n’est pas encore au point.
Bien que venu en C4 HDI autonome, PSA avoue, par exemple, que l’auto n’est capable de rouler seule que dans le cadre d’une chaussée à voie séparée bien délimitée. La ville, les routes de campagne demeurent autant de terrains où le véhicule autonome n’est pas encore assez instruit pour réagir comme l’entend un homme.
« Nous n’avions jamais roulé aussi longtemps sur une portion aussi longue, souligne Audrey Rizzo, ingénieure conception chez PSA, qui a eu le loisir de relier Vélizy à Bordeaux sans toucher le volant ou les pédales. « Vraiment, il n’y a eu aucun problème. Les situations les plus critiques, nous les avons connues en région parisienne ».
La C4, bardée de caméras latérales ou frontales, s’est bien comportée. Le GPS, précis à un mètre, a envoyé les bonnes informations. La technologie pure semble donc prête. Mais, comme l’indique Mme Rizzo, « la difficulté sera la transition »… Car le souci du véhicule autonome demeure dans sa bonne éducation. Il respecte le code de la route, évite les obstacles et ne force pas le passage.
A bord de la navette autonome mise au point par Ligier et Easymille, le constat est saisissant : un piéton est à moins de 1 mètre sur le trottoir ? Le véhicule ralentit. Un autre traverse devant ? Arrêt d’urgence, et double son de cloche. Le tout à une allure de sénateur…
Easymille avoue qu’il aura fallu pas moins d’une semaine de travail et d’apprentissage à la machine pour qu’elle apprenne à réaliser seule les 400 mètres qui séparent le palais des congrès de Bordeaux au parc des expositions. Du travail encore en perspective… Surtout, lorsque pour une raison inexpliquée, la navette grimpe sur un trottoir, obligeant l’ingénieur à bord à reprendre la main avec une télécommande !