Les groupes et les constructeurs préparent la distribution de demain
Pour le premier Club Argus de l'année 2019, intitulé « la distribution de demain », une table ronde a soulevé les mutations du commerce auto et exposé des initiatives menées par certains groupes pour y répondre.
Le Club Argus a réuni le 28 mars 2019 onze intervenants sur le thème de la distribution automobile de demain
CEDRIC LECOCQ
Longtemps consacré aux enjeux et aux mutations du business occasion, le Club Argus, dont la première session de l’année 2019 s’est déroulée le 28 mars à Arpège Trocadéro (Paris), a braqué les projecteurs sur la distribution automobile de demain. Une étude présentée par Les Echos Etudes, suivie de deux tables rondes ont ainsi permet de soulever les défis à relever par les concessionnaires et les constructeurs, en termes de digitalisation, de relation et d’expérience clients, mais aussi de présenter des projets innovants mis en œuvre par des distributeurs et des solutions pour accompagner ces derniers dans leur développement.
-A lire aussi Avec le Nissan City Hub, le parcours client est 100 % digital
Verbatim des échanges de la première table ronde
Meïssa Tall (Deloitte) : « Même si la concentration s’est accélérée ces dernières années, la marge de manœuvre est encore importante sur le marché français. Le top 10 des groupes privés représentent entre 20 et 25% de part de marché en France, alors qu’au Royaume-Uni les 10 premiers opérateurs pèsent 40% du marché. Le digital est une des raisons qui explique cette accélération de la concentration. Pourquoi ? Parce qu’il représente beaucoup d’investissements, à la fois pour le constructeur mais aussi pour le distributeur. Et pour un « petit » concessionnaire, le ticket d’entrée est évidemment beaucoup plus lourd »
Cédric Bernard (L’Atelier d’Alfred by groupe Bernard) : « Une transformation digitale représente des investissements conséquents et les résultats s’observent sur le long terme. Dans le monde de la distribution, je pense que nous allons assister aussi à davantage de collaborations, d’alliances et d’entraides que par le passé. Nous en avons besoin. J’ai aussi le sentiment que les constructeurs réclament plus d’autonomie et de proactivité de la part de leurs concessionnaires et veulent que nous participions à l’écriture de la stratégie avec eux »
Ludovic Garcia (LG Automobiles) : « Nous allons assister à l’émergence de groupes de distribution à dimension européenne et non plus seulement franco-français, comme c’est le cas aujourd’hui. Le constructeur y trouvera son avantage car il aura affaire à moins d’interlocuteurs et il aura surtout face à lui des opérateurs qui pourront consacrer plus de moyens pour professionnaliser le métier »
Patrick Gourvennec : « Comment faire connaître la marque, le produit, animer le réseau, qui commence à revivre, et renforcer notre maillage tout en restant agile ? Nous avons décidé d’aller vers le consommateur et de créer une nouvelle possibilité de contacts via le déploiement de pop-up store dans des grands centres commerciaux, dans lesquels les clients vont trouver un ambassadeur de la marque qui va leur expliquer comment la technologie hybride rechargeable fonctionne, si elle répond ou pas à ses besoins et ainsi créer un lead qualifié à destination du réseau de distribution. Il ne s’agit pas de détourner le flux de clients du concessionnaire mais au contraire d’apporter à ce dernier des contacts beaucoup plus qualifiés. Via nos deux premières vitrines, nous avons enregistré un millier de demandes d’essais par site et l’ambassadeur a échangé en moyenne 25 minutes avec le prospect, qui est ensuite allé voir le distributeur. En 2019, nous allons déployer notre dispositif dans plusieurs villes de province (Lyon, Bordeaux, Toulouse, Marseille), toujours en complément du réseau de distribution »
-A lire aussi Pourquoi Mitsubishi mise aussi gros sur les pop-up stores ?
-A lire aussi LG Automobiles change d'univers avec son centre premium de Perpignan
Cédric Bernard : « Dans notre métier, il est important également de casser ces murs invisibles qui existent encore entre les services VN, VO, après-vente et pièces. Car ces murs le client ne les voit pas. A nous concessionnaires de démontrer aux constructeurs que nous sommes bien présents, proactifs, que l’on connait notre métier, car c’est nous qui détenons la relation client »
-Vous retrouverez la semaine prochaine sur notre site Internet ainsi que dans notre prochain numéro papier d'autres articles relatifs au Club Argus