L'explosion de la prime à la conversion en 2019
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L'explosion de la prime à la conversion en 2019

Selon le ministre de l'Action et des Comptes publics, le dispositif a coûté près d'un milliard d'euros à l'Etat l'an passé. Le bonus aussi a demandé plus d'argent que prévu.

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Cédric Lecocq

Après des années de confidentialité, la prime à la conversion est devenue extrêmement populaire à partir du moment où ses critères d'attribution ont aussi concerné les acheteurs de véhicules d'occasion. Ainsi, l'an dernier, ce sont "820 millions d'euros qui ont été versés au titre de la prime à la conversion, contre 596 millions prévus en loi de finances initiale" a très récemment fait savoir Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, à la commission des finances du Sénat.

Un succès ébouriffant, mais attendu. Le gouvernement avait déjà procédé à une révision des critères d'attribution à la fin de l'été 2019, de manière à rendre la prime moins aisée à obtenir. Une rallonge budgétaire de 70 millions d'euros avait aussi été décrétée en novembre 2019, de manière à continuer d'honorer les paiements. Mais cette rallonge n'a visiblement pas suffi, puisque 820 millions d'euros représentent 23% de plus que le montant intitial et ses 70 millions supplémentaires.

Le CNPA avait en effet dressé un premier bilan de la prime à la conversion édition 2019 au 30 juin de cette même année : "Près de 200 000 dossiers ont ainsi été validés sur les 6 premiers mois de l'année" avait fait remarquer le Conseil, sachant qu'en 2018, ce sont 253 000 primes à la conversion qui avaient été versés par l'Agence des services de paiement.

Rallonge de 62 millions pour le bonus

Le propos de Gérald Darmanin ne s'est pas limité à la seul prime à la conversion. Répondant à une question, il a aussi évoqué le bonus : "De même, pour le bonus, nous avons dépensé 62 millions d'euros de plus que prévu" a t-il encore fait savoir à l'assistance composée de sénateurs.

Le budget du bonus était de 264 millions d'euros en 2019. Avec 62 millions d'euros supplémentaires, celui-ci a donc grimpé à 326 millions d'euros, soit +23,4%. Il y a fort à parier que des décalages de paiement de 2018 ont été honorés en 2019. Seuls les véhicules électriques pouvaient en effet donner lieu à un bonus l'an passé, et les 42 898 autos "zéro émission" immatriculées ne peuvent expliquer à elles seules le surcroît de dépense.