Luc Chatel (PFA) : « Vers un effondrement du marché automobile »
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Luc Chatel (PFA) : « Vers un effondrement du marché automobile »

Second confinement oblige, la PFA a mené un comité stratégique de la filière automobile pour faire un point sur le déploiement du plan de soutien et anticiper une possible mise à l'arrêt de l'activité industrielle et du marché auto français.

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Luc Chatel, président de la PFA. Crédit : THOMAS SAMSON / AFP

Sous la présidence de Luc Chatel, président de la PFA, et en présence de la ministre de la Transition écologique, Barbara PompiIi, du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, et de la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, un comité stratégique de la filière automobile, que nous évoquions dans un article daté de la veille (en lien ci-dessous), s’est tenu le vendredi 6 novembre 2020. Tous ces décideurs ont évoqué sensiblement les effets néfastes de la crise sanitaire, en lien avec le second confinement, instauré le 30 octobre. Le premier soulevé a été son impact sur le marché automobile français, soit de -27% en France sur les dix premiers mois de l’année et de -29% en Europe sur les neuf premiers mois. Les prévisions à fin décembre prévoient un recul entre 25 et 30% en France. 

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Luc Chatel veut rouvrir les showrooms

« Si on ne rouvre pas rapidement les concessions, nous devons nous préparer à faire face au risque d’une mise à l’arrêt de l’appareil industriel et d’un nouvel effondrement du marché. »

« Après le choc du printemps et la prévision, avant même le reconfinement, d’un marché en chute de -25% sur l’ensemble de l’année 2020, les choix qui seront faits pèseront lourds sur le tissu industriel et l’emploi au cœur de nos territoires », a souligné Luc Chatel. Et d’ajouter : « Depuis l’application des mesures de reconfinement, malgré la possibilité dite du « click & collect », force est de constater un effondrement des commandes évalué, au terme de cette première semaine, à -70%. Cet effondrement des ventes, si on ne permet pas rapidement la réouverture des concessions, aura pour conséquence la mise à l’arrêt de l’appareil industriel avec un impact encore plus lourd qu’au printemps. Pour la filière, il est donc primordial de réexaminer la question de l’ouverture des showrooms, comme l’évoquait le CNPA. « Des protocoles sanitaires particulièrement stricts sont effectifs, depuis le printemps dernier, dans l’ensemble des concessions automobiles, dont les espaces de vente permettent une distanciation plus exigeante encore que dans la grande distribution par exemple », a-t-il été rappelé lors du comité.

La transition écologique comme atout

Autre point soulevé pendant cette réunion extraordinaire, la transition écologique. Selon le président de la PFA, « face au choc de la crise, nous avons choisi de faire de la transition écologique un véritable levier de relance pour le secteur automobile. La filière française est aujourd’hui au rendez-vous comme jamais, avec, notamment, un bond sans précédent des ventes de véhicules électrifiés. Un tel succès rend d’autant plus urgent le déploiement des infrastructures de recharge conformément aux engagements qui ont été pris : il est temps que le rythme de déploiement des bornes de recharge suive celui des ventes de véhicules électriques. Enfin, le maintien d’un niveau soutenu de bonus en 2021 est un levier indispensable de réussite. A cet égard, la créativité fiscale et l’imagination réglementaire ne doivent jamais perdre de vue une triple exigence : stabilité, visibilité dans le temps, cohérence, notamment, avec la trajectoire ambitieuse dont la réglementaire européenne fixe le cap ».

100 000 bornes de recharge de plus d'ici à fin 2022

Ce choix prend tout son sens dans le plan de soutien à l’automobile, dévoilé en mai dernier par le président de la République. Ont donc été mentionnés les bons chiffres des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables, dont la part de marché a été multipliée par 3,5, soit de 2,7% en octobre 2019 à 9,8% un an après. « A fin octobre, la moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves vendues en France atteint son plus bas historique, à 95,5 g/km contre 112,9 g à la fin de l’année dernière - soit une baisse de plus de 15% depuis le début de l’année », a souligné Luc Chatel. L’objectif des 100 000 bornes de recharges supplémentaires en France a donc été fixé à l’échéance de fin 2021, au lieu de fin 2022 initialement prévue. Le programme Advenir prendra par exemple en charge jusqu’à 60% du coût des installations ouvertes au public.

Pendant ce comité, d'autres mesures du plan de soutien ont été renforcées comme : 
-Le Fonds avenir automobile 2 (FAA2), d'une taille maximale de 525 millions d'euros est désormais opérationnel pour renforcer les fonds propres des sous-traitants automobiles dans leur projet de croissance et d'innovation. 
-30 nouveaux projets automobiles ont été sélectionnés par le fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière auto. Ils totalisent 56 millions d'euros d'investissement productif et seront soutenus à hauteur de 24 millions d'euros. 
-Plus de 150 millions d'euros seront engagés d'ici la fin de l'année 2020 pour soutenir la recherche et développement de la filière, dont 120 millions pour développer la production de composants stratégiques des véhicules électrifiés. 
-Le financement de la formation, à plus de 18 millions d'euros sera réajusté. 

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