Marché de l'occasion. Pros et particuliers, qui sont les vendeurs ?
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Marché de l'occasion. Pros et particuliers, qui sont les vendeurs ?

Le cabinet AAA Data a délivré une segmentation du marché de l'occasion pour l'année 2020 et janvier 2021 selon la typologie des vendeurs et l'âge des véhicules. Les professionnels ont représenté une part de 37 % des immatriculations.

Publié le Mis à jour le

En France, les professionnels représentent à peine plus d'un tiers des immatriculations de voitures d'occasion.

PATRICK BERNARD

Après s’être intéressé aux profils d’acheteurs de voitures en France en fin d’année 2020, le cabinet AAA Data a délivré des données qui permettent de distinguer les vendeurs d’autos d’occasion, entre d’un côté les professionnels (B to C), qui sont des concessionnaires, des garages, des marchands et des opérateurs de ventes volontaires (enchères), et de l’autre les particuliers (C to C). L’exercice passé a confirmé la tendance du deux tiers-un tiers qui prévaut depuis une dizaine d’années sur le marché de l’occasion hexagonal. Les transactions entre particuliers ont ainsi représenté 63 % des immatriculations en 2020, totalisant 3,5 millions d’unités (stable par rapport à 2019). Une domination qui s’est affirmée pendant les années 2000 et qui chiffonne depuis longtemps les professionnels, constructeurs et réseaux de distribution en tête. Ceux-ci ont pourtant multiplié les développements ces dernières années (labels à petits prix, enseignes multimarques, modules de reprise, sites web dédiés…) pour accaparer une partie de ces ventes qui leur échappent.

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Une reconquête qui subit un coup d'arrêt en 2020

En janvier 2021, 63 % des immatriculations de voitures d'occasion ont été réalisées dans le cadre d'une vente de particulier à particulier.

Les concessionnaires ont également profité de la montée en puissance des offres de leasing (LOA, LLD) pour garder la main sur ces modèles. « Les professionnels ont gagné progressivement des parts sur ce marché de l’occasion ces dernières années, principalement sur la vente de véhicules 0 km et très récents. Mais l’exercice 2020 a changé la donne, et ils ont reperdu du poids au détriment des particuliers » observe Marie-Laure Nivot, responsable « Intelligence marchés » chez AAA Data. Les vendeurs professionnels ont totalisé 2,049 millions de cartes grises l’an passé, soit un volume en repli de 9 % et une part de 37 % du marché de la seconde main. Malgré ce recul, la reconquête était bien enclenchée, puisqu’ils pesaient 35 % du marché en 2015 et surtout 29 % en 2010.

Les immatriculations VPO BtoC et CtoC par catégorie d'âge

     2020
Vendeurs Âge Volume % %Var
Professionnels Moins de 5 ans 1 169 417 21% -9%
  De 5 à 10 ans 376 519 7% -15%
  De 10 à 15 ans 302 671 5% -9%
  Plus de 15 ans 200 298 4% 5%
  Total 2 048 905 37% -9%
Particuliers Moins de 5 ans 876 087 16% 0%
  De 5 à 10 ans 762 036 14% -8%
  De 10 à 15 ans 920 747 17% 0%
  Plus de 15 ans 961 523 17% 6%
  Total 3 520 393 63% 0%
Marché total Moins de 5 ans 2 045 504 37% -6%
  De 5 à 10 ans 1 138 555 20% -10%
  De 10 à 15 ans 1 223 418 22% -2%
  Plus de 15 ans 1 161 821 21% 6%
  Total 5 569 298 100% -3,5%

Les pros peu actifs sur le segment le plus dynamique des vieux VO

Le label Easy VO développé par le groupe Amplitude couvre des voitures d'occasion plus âgées.

Si le marché français de la voiture d’occasion a bien tenu le choc en 2020, accusant une baisse de seulement 3,5 % par rapport à 2019, il a été principalement soutenu par le segment des voitures d’occasion âgées de 10 ans et plus (stable l’an passé), qui a représenté 43 % des immatriculations. Ces modèles à petit prix se revendent principalement entre particuliers via les sites de petites annonces.

Ces derniers ont ainsi représenté 79 % des immatriculations d’occasions âgées de 10 ans et plus. Le gros des transactions de particulier à particulier a concerné des voitures âgées de 15 ans et plus. Il est à noter par ailleurs que nombre de ces produits anciens sont partis à la casse l’an passé, dans le cadre du dispositif de la prime à la conversion. « Nous avons constaté que les profils les plus actifs en 2020 sur le marché automobile étaient ce que nous appelons les Primary Needs et les Low Budget, à savoir des acheteurs qui ont besoin d’un véhicule mais qui ne vont pas consacrer beaucoup d’argent à cette dépense. Et l’occasion répondait à ce besoin », rapporte Marie-Laure Nivot.


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Un repositionnement discret sur le segment des 5-10 ans

Les professionnels continuent d’axer principalement leur offre sur des produits âgés de moins de 5 ans, dont ils restent les principaux vendeurs en France. Ils ont concentré 57 % de leurs ventes sur ce segment l’an passé. Les constructeurs ont déployé ces dernières années des labels et des garanties permettant aux distributeurs de couvrir des VO plus anciens (jusqu’à 10 ou 12 ans). Seulement 18 % des immatriculations réalisées par les pros l’ont été sur la tranche des VO de 5-10 ans.
 

    Janvier 2021
Vendeurs Âge des voitures Volume % % Var
Professionnels Moins de 5 ans 89 247 18 % – 17 %
  De 5 à 10 ans 32 420 7 % – 6 %
  10 à 15 ans 27 121 6 % – 6 %
  Plus 15 ans 18 133 4 % 1 %
  Total 166 921 34 % – 12 %
Particuliers Moins de 5 ans 77 478 16 % – 2 %
  De 5 à 10 ans 67 940 14 % – 1 %
  10 à 15 ans 83 362 17 % 1 %
  Plus 15 ans 88 398 18 % 5 %
  Total 317 178 66 % 1 %
Marché total Moins de 5 ans 166 725 34 % – 11 %
  De 5 à 10 ans 100 360 21 % – 3 %
  10 à 15 ans 110 483 23 % 0 %
  Plus 15 ans 106 531 22 % 4 %
  Total 484 099 100 % – 4 %



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La perte de terrain des pros confirmée en janvier 2021

Le premier mois de l’année 2021 confirme la perte d’influence des pros sur le marché de la seconde main, ces derniers n’ayant pesé que 34 % des cartes grises VO. Les immatriculations réalisées par des professionnels ont chuté de 12 % (sur un marché à – 4 %), tandis que celles de particulier à particulier ont enregistré une légère hausse de 1 %. Sur ce premier mois, 45 % des voitures immatriculées étaient âgées de 10 ans et plus.