Michelin résiste à la dégradation du marché
Avec 6,1 milliards d'euros de ventes nettes au troisième trimestre 2019, Michelin maintient son cap (+2,3% de croissance à périmètre et taux de change constants), mais la direction voit « des nuages s'accumuler ».
Malgré des conditions de marché défavorables, Michelin a bien résisté au troisième trimestre 2019 et peut confirmer ses objectifs pour l'exercice
Michelin
Au troisième trimestre 2019, Michelin a réussi à bien résister à la forte dégradation de la demande en pneumatiques dans le monde. Le groupe a réalisé des ventes nettes de 6,1 milliards d'euros, en hausse de 8,9% en données publiées, mais seulement de +2,3% à périmètre et taux de changes constants.
Sur les neuf premiers mois de l'année, la croissance du chiffre d'affaires atteint 10,4%, mais là encore, elle n'est que de 1,3% à périmètre et changes constants. La demande mondiale fléchit comme en témoignent des volumes orientés à la baisse (-0,8%). Michelin a compensé par son mix-prix (effet positif de 2,1 points de pourcentage), reflet des hausses de prix décidées par le groupe et grâce à la croissance toujours soutenue des pneus premiums de 18 pouces et plus.
Des nuages qui s'accumulent

« Nous avons réalisé un très bon troisième trimestre, mais notre message est de dire : attention, les volumes du périmètre organique sont en baisse et nous voyons un certain nombre de nuages s'accumuler », commente Yves Chapot, directeur financier de Michelin. « Face à la dégradation des marchés, plus forte qu’attendu, en particulier sur le poids lourd, le Groupe poursuit son travail sur la compétitivité de ses activités, le pilotage rigoureux des prix et le renforcement de ses positions sur les segments et domaines les plus porteurs de croissance. Dans ce contexte difficile, je veux avant tout saluer l’engagement des équipes et leurs efforts pour limiter les effets de cet environnement défavorable », renchérit Florent Menegaux, président du groupe. Ce discours prudent est dicté par les incertitudes pesant sur certains marchés, mais aussi par les circonstances, Michelin venant d’annoncer deux fermetures d’usine en Europe : Bamberg, en Allemagne, d’ici début 2021, et La Roche-sur-Yon d’ici fin 2020.
La guidance 2019 est confirmée
Cependant, Michelin rassure aussi les places de marché en confirmant ses objectifs 2019. « En 2019, les marchés « Tourisme camionnette » devraient afficher un recul de 1%, la légère croissance des marchés du remplacement (+1%) ne compensant pas le fort recul des marchés de première monte (-6%). Les marchés poids lourd devraient accentuer leur recul sur le quatrième trimestre pour terminer l’année en retrait de 4%. Les marchés de Spécialités sont attendus stables sur l’année. Par ailleurs, l’impact matières premières et des droits de douanes serait négatif d’environ 100 millions d’euros sur l’année. Dans ce scénario, Michelin confirme sa guidance pour 2019 avec une croissance des volumes en ligne avec l’évolution mondiale des marchés, un résultat opérationnel des secteurs supérieur à celui de 2018, hors effet de change, au-delà de la contribution additionnelle de Camso et Fenner estimée à 150 millions d’euros et un cash flow libre structurel supérieur à 1,45 milliard d’€ ». Notons enfin que Florent Menegaux et ses équipes envisagent 2020 avec précaution, car ils tablent sur des marchés stables, voire en très légère hausse.