Mitsubishi, repris par Nissan, s'enfonce dans le rouge
Le constructeur, responsable de malversations, a perdu 1,8 milliard d'euros pendant son premier semestre comptable (avril-septembre 2016).
La plongée dans le rouge résulte de charges exceptionnelles de 166 milliards de yens (1,36 milliard d'euros) en lien avec des malversations.
C’est le prix à payer pour avoir falsifier des données. Mitsubishi Motors a enregistré une perte de 219,6 milliards de yens (1,8 milliard d'euros au taux de change retenu par le groupe) pendant son premier semestre fiscal (avril-septembre 2016).
Cette plongée dans le rouge résulte notamment de charges exceptionnelles de 166 milliards de yens (1,36 milliard d'euros) en lien avec les malversations avouées en avril 2016. Pendant la même période de l’année précédente, il affichait un bénéfice de 52 milliards de yens.
Une mauvaise année comptable en perspective
Sur l’ensemble de l’année comptable 2016-2017, la firme table sur une perte du même ordre que sur le seul premier semestre (-239,6 milliards de yens). Ses comptes d'exploitation annuels devraient également basculer dans le rouge (-27,6 milliards de yens projetés), sur un chiffre d'affaires en chute de 19%, à 1.840 milliards de yens.
Entre avril et septembre, le résultat opérationnel est à l'avenant (-31,6 milliards), pour des recettes qui ont dégringolé sur la période de 19,2% à 864,9 milliards de yens. Mitsubishi Motors cite "l'impact de l'arrêt de la production et des ventes" des modèles affectés par le scandale, ainsi que "l'appréciation du yen".
Dégringolade des ventes
En volume, le constructeur, connu pour ses 4x4 et ses mini-voitures, a écoulé 436.000 véhicules au cours de son premier semestre, soit 85.000 de moins qu'un an auparavant. La baisse est extrêmement prononcée au Japon (-37%) où s'est concentré le problème de fraude.
Mitsubishi table cependant sur un rebond grâce à la reprise cet été de la fabrication des véhicules de petit gabarit.
En Europe, les ventes ont décliné dans une moindre mesure (90.000 unités, -13%), en raison notamment de difficultés en Russie. L’Asie, sa région phare, est également en recul (140.000 unités, -8%), les bonnes performances aux Philippines et en Thaïlande n'ont pas suffi à compenser le recul observé en Chine.
Aux Etats-Unis, les ventes de Mitsubishi ont stagné (69.000 unités) et ont chuté en Amérique latine et au Moyen-Orient.
Pour l'exercice clos fin mars 2017, Mitsubishi Motors espère vendre 933.000 voitures, soit un recul de 11% sur un an.
Perspectives : surfer sur la dynamique de l'alliance Renault-Nissan
Mitsubishi Motors avait, le 20 avril, admis avoir manipulé des données de consommation de carburant sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour son partenaire Nissan. Il a ensuite avoué avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules.
La firme japonaise, dont le logo est composé de trois diamants, espère désormais redresser la barre au sein de l'alliance Renault- Nissan.
Nissan vient en effet de boucler le rachat d'une participation de 34% dans MMC pour un montant de 237 milliards de yens (2,1 milliards d'euros), et son PDG Carlos Ghosn va prendre la tête du conseil d'administration pour aider le groupe à restaurer son image.