« Nous allons de nouveau scruter les opportunités avec Citroën »
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« Nous allons de nouveau scruter les opportunités avec Citroën »

Le groupe Dubreuil signe son retour dans le multimarquisme avec la reprise de sept concessions Opel. Paul-Henri Dubreuil, p-dg du groupe, explique les raisons de cette nouvelle orientation et livre ses ambitions.

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Paul-Henri Dubreuil, p-dg du groupe Dubreuil.

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Comment le choix d’Opel s'est-il présenté ?
Paul-Henri Dubreuil. Ce n’était pas écrit au départ que nous allions nous développer avec Opel. Notre volonté initiale était d’étoffer notre maillage avec Peugeot, avec qui nous n’avons pas réalisé de développements significatifs depuis notre dernière opération, qui remonte à 2009. Seulement, sur notre zone, nous sommes entourés des groupes PGA et Gemy, et les acteurs indépendants qui représentent Peugeot sont peu nombreux. Nous éprouvions par conséquent une certaine frustration à ne pas pouvoir dupliquer le succès de Clara Automobiles. Par la suite, en discutant avec un dirigeant du groupe PGA, j’ai compris que la direction d’Opel France éprouvait une certaine déception devant les performances affichées par la marque dans la région, où elle était « mal distribuée ». Nous sommes donc entrés en discussion avec ces différents opérateurs*, pour qui, à chaque fois, Opel n’était pas la marque principale.

« Nous avons fixé un cap à environ 5 000 unités d’ici 5 ans »


Dubreuil Opel  Quelles sont vos ambitions avec Opel ?
P-H.D
. La marque affiche à ce jour une part de marché de 2,2 % dans la région. Notre ambition est de recoller à la pénétration nationale d’ici trois ans (3,4 % en janvier), et de figurer parmi les meilleurs opérateurs d’ici 5 ans. Nous n’avons pas connu la frustration née du retrait de Chevrolet. Nous partons sur des bases nouvelles, saines. Je pense que nous arrivons au bon moment car Opel entre dans une nouvelle ère, avec un plan produits prometteur et une communication active et pertinente. Nous allons mettre tous les moyens pour réussir. En termes de volume, nous avons fixé un cap à environ 5 000 unités d’ici 5 ans, ce qui implique de nouvelles opérations de croissance externe. Il s’avère que le réseau Opel comporte encore beaucoup d’acteurs indépendants, dont certains n’ont pas de successeurs. Nous avons pris des contacts qui pourraient se traduire par d’autres développements en 2016 ou 2017, toujours sur le territoire qui comprend la Loire-Atlantique, l’Ille-et-Vilaine et la Mayenne.

 Quelle organisation cela va-t-il impliquer ?
P-H.D. Les Essarts représentant le cœur de notre dispositif, nous avons décidé d’y créer la structure Opel Claro Automobiles, qui reprend les mêmes attributs que Peugeot Clara Automobiles. Nous ne souhaitons pas nous éloigner de plus de 200 km de ce point névralgique, car les coûts deviennent plus importants. Même si les équipes Peugeot et Opel sont différentes, et qu’il n’y aura pas de mélange des genres, nous voulons que les collaborateurs se parlent, partagent les bonnes pratiques et fassent jouer les synergies.

A quel niveau devrait se situer le groupe Dubreuil fin 2016 ?
P-H.D. Clara Automobiles a représenté l’an passé 10 400 VN et 12 000 VO, dont 5 000 unités à particuliers, et un chiffre d’affaires de 310 millions d’euros. Avec l’entité Claro Automobiles, nous tablons sur un total de 2 400 Opel, 2 400 VO en 2016, et chiffre d’affaires de 70 millions d’euros en année pleine.

Quels sont vos projets concernant votre enseigne Cavoc, dédiée aux VO à petits prix ?
P-H.D. Nous avons déposé un permis de construire pour bâtir une nouvelle concession Opel à Rennes, et nous allons y implanter à côté un deuxième site Cavoc. Il n’y a pas de raison que cette activité nous échappe au bénéfice des marchands. Nous menons des réflexions pour déployer l’enseigne dans une troisième ville, qui pourrait être La Roche-sur-Yon, La Rochelle ou Cholet.

« Nous attendons les pièces Citroën avec impatience »


Dubreuil Opal pièces Quel regard portez-vous sur la stratégie de PSA de développer des plateformes bi-marques pour la distribution de pièces de rechange ?
P-H.D. Autant je suis favorable à l’idée, puisqu’avec la création d’Opal en 2003 nous avons été précurseurs dans la centralisation de l’activité pièces, autant la mise en musique m’interpelle, voire même me préoccupe. L’ambiance dans les réseaux n’est pas très bonne. Au niveau local, nous nous trouvons dans une situation ubuesque puisque les distributeurs Citroën préfèrent s’associer pour créer leur propre plateforme plutôt que de s’appuyer sur la nôtre, car ils nous considèrent comme un concurrent. C’est très dommage car nous allons créer une concurrence qui, de fait, va annihiler une partie des gains logistiques qui auraient dû résulter de cette nouvelle organisation. Nous avons agrandi Opal de 2 500 m2 et nous attendons les pièces Citroën avec impatience, mais je crains que le délai soit encore repoussé. Il va falloir que la direction de PSA tranche rapidement sur ce sujet.

Pourriez-vous envisager de vous développer à nouveau avec Citroën ?
P-H.D. Oui, nous allons regarder les opportunités qui pourraient se présenter.

*Les groupe DMD, Mary, PGA et Oliver Piganneau