Opel Mokka. Style musclé avec ambitions
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Opel Mokka. Style musclé avec ambitions

Dans les showrooms. En perte de vitesse depuis plusieurs années, Opel profite des synergies au sein du groupe Stellantis pour renouveler sa gamme. Inaugurant le nouveau style maison, bien plus dynamique et sexy, le Mokka de deuxième génération suscite l'intérêt.

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Avec sa face avant Vizor, le Mokka est « l'incarnation du nouvel Opel » selon Igor Dumas, directeur général de la marque en France

Adrien Cortesi

Lancé en concession en avril dernier en inaugurant le nouveau look musclé du blason à l’éclair, marqué par une face avant baptisée « Vizor », le Mokka de deuxième génération est « l’incarnation du nouvel Opel », dixit Igor Dumas. Le nouveau directeur général de la marque allemande en France nous expliquait en effet dans un long entretien sa stratégie de reconquête alors qu’Opel ne cesse de perdre du terrain depuis une quinzaine d’années. Cinquième marque automobile en France en 1996 avec 7,3 % de parts de marché (PDM), Opel est en effet tombé en 11e position à fin juillet 2021 avec 2,4 % de PDM, et ses relations avec le réseau se sont dégradées en parallèle.
Mais si Igor Dumas refuse de donner un objectif chiffré, son plan consiste à regagner progressivement du terrain, notamment via la stratégie “transform together” élaborée en partenariat avec les concessionnaires. Et dans ce contexte, le Mokka doit atteindre « une part de segment supérieure à la part de marché Opel ». S’il ne sera possible de connaître la réussite de ce plan que dans plusieurs mois, plusieurs signes montrent qu’Opel pourrait bien être sur la bonne voie avec ce « modèle phare » qui « remplit parfaitement son rôle d’offre aspirationnelle sur le segment des SUV B aux côtés du Crossland à vocation plus familiale », poursuit Igor Dumas.
Ce dernier assure ainsi que le Mokka a reçu un « excellent » accueil en concession, « aussi bien par les équipes Opel que par les clients ». Ce que confirme Alain Eveillé, directeur des concessions Opel de La Rochelle et Rochefort (Charente-Maritime), appartenant au groupe Barbier Automobiles. Selon lui, le petit SUV allemand fabriqué à Poissy (Yvelines) était « très attendu » et a reçu un « très bon accueil », notamment grâce à sa « modernité et son design ».

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Les finitions GS Line et Ultimate favorites

La finition GS Line représente 33 % de la demande sur l'Opel Mokka.
Pour la petite histoire, Grégoire Vitry, directeur de la communication d’Opel France qui cultive par ailleurs des connaissances encyclopédiques sur la marque, raconte que lorsque PSA a racheté Opel en 2017, Carlos Tavares aurait demandé aux équipes du constructeur allemand de lui « expliquer » l’identité de la marque, en leur précisant qu’il ne s’était « pas acheté une 4e marque française » ! Et « la meilleure façon d’expliquer qui on est quand on est un constructeur, poursuit-il, c’est de faire un concept car ». Ainsi, le Mokka reprend les codes esthétiques du GTX Experimental dévoilé en 2018, qui serviront également de base à tous les autres modèles qui seront lancés dans les années 2020.
Mais plus que des impressions, les chiffres se révèlent plus parlants. Fin juillet, Igor Dumas indiquait avoir enregistré plus de 4 000 commandes depuis le lancement, tandis que 3 052 immatriculations étaient compatibilisées à fin août. Bien sûr, ces volumes restent modestes par rapport à ceux d’un Peugeot 2008 (47 998 unités sur les 8 premiers mois de l’année), mais ils n’ont pas à rougir face à ceux du DS3 Crossback (6 691 unités), avec qui il partage la même plate-forme et le même site de production de Poissy (Yvelines). Ainsi, le Mokka représente 60 % des ventes Opel sur le segment des SUV B contre 40 % pour un Grandland plus grand à vocation familiale.

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Un panier moyen d'environ 30 000 euros

Le panier moyen pour un Opel Mokka atteint environ 30 000 euros pour le concessionnaire rochelais Alain Eveillé.
Alors que 58 % des acheteurs de Mokka sont des particuliers, les motorisations essence représentent 80 % de la demande. La version 1.2 130 ch accompagnée d’une boîte automatique à 8 rapports représente même à elle seule plus de la moitié de la demande. De même, les deux finitions hautes, baptisées GS Line et Ultimate, représentent respectivement 33 % et 18 % des ventes, soit 51 % du mix, tandis que l’Elegance Business (14 %) et l’Elegance (26 %) sont plus demandées que la finition d’entrée de gamme Edition (9 %). Signalons également que les clients sont friands d’options telles que le Pack Advanced City 180°, la clé mains libres, le cockpit pure panel, ou encore le chargeur de smartphone par induction sur les finitions hautes.
Si Opel n’a pas communiqué de panier moyen, notons qu’un Mokka essence 1.2 130 ch BVA8 s’affiche à 28 000 € hors option en finition GS Line et même à 30 900 € en version Ultimate. Alain Eveillé, qui vend principalement des versions GS Line, en majorité à des particuliers, affiche de son côté un panier moyen d’environ 30 000 € dans ses concessions charentaises.

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Une image « à construire » sur l’électrique

Alors qu’Opel cherche, comme tous les constructeurs aujourd’hui, la marge plutôt que les volumes, ce panier moyen élevé réalisé en début de carrière par le Mokka permet donc de soigner la rentabilité de la marque et des distributeurs, alors qu’elle faisait défaut ces dernières années. Et, si l’on en croît les dires de son directeur et du concessionnaire interrogé, Opel ne semble pas autant touché que certains concurrents par la pénurie de semi-conducteurs, puisque les délais de livraison atteignaient – fin juillet – trois mois. Toutefois, au vu des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs rencontrées en août et en septembre par Stellantis, touchant particulièrement les usines de Rennes-La Janais et Sochaux, les délais de livraison pourraient logiquement s’allonger de nombreux modèles des différentes marques du groupe, y compris sur l’Opel Mokka.
Notons enfin que si Igor Dumas estime que le Mokka offre un « potentiel énorme » sur le marché français, la version électrique, dont les prix s’échelonnent de 36 400 à 42 350 euros, affiche pour l’instant des performances modestes avec 15 % des volumes de ventes du petit SUV. Alain Eveillé nous indique ainsi qu’il « peine encore à trouver son public » car, au-delà de son « tarif élevé », il estime que « l’image d’Opel reste à construire » sur ce créneau.

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« Le Mokka, l’incarnation du nouvel Opel »

Igor Dumas, directeur général Opel France

Igor Dumas, directeur général Opel France.
Quel bilan tirez-vous des premiers mois de commercialisation de l’Opel Mokka ?
Le Mokka, c’est l’incarnation du nouvel Opel. Les premiers retours sont bons, il y a un vrai enjeu de transformation. C’est un produit de conquête sur un segment SUV B très dynamique avec une concurrence relevée. On a pris plus de 4 000 commandes depuis le lancement*, dont 750 commandes réseau en juin, et on espère continuer à accélérer. Le Mokka a un potentiel énorme sur le marché français avec sa très forte personnalité et sa technologie accessible. Sa nouvelle face avant baptisée Vizor et l’instrumentation du cockpit “pure panel” sont très appréciés et reconnus comme les nouveaux marqueurs du design Opel. Il est également disponible dans toutes les énergies (essence, diesel, 100 % électrique).
*L’interview a été réalisée fin juillet.


« Son côté atypique attire les clients »

Alain Eveillé, directeur des concessions Opel de La Rochelle et Rochefort (17)

Alain Eveillé, directeur des concessions Opel de La Rochelle et Rochefort (17), appartenant au groupe Barbier Automobiles.
Comment l’Opel Mokka a-t-il été accueilli en concession ?
Le Mokka était très attendu et il a reçu un très bon accueil. Il plaît avec son design, sa modernité, mais aussi sa face avant Vizor. Ses clients sont principalement des particuliers et des professions libérales, via des formules en LOA. Son côté atypique attire plutôt des clients en conquête, à hauteur de 70 % (Nissan Qashqai, Peugeot 2008, Ford Ecosport, etc), tandis que 30 % sont des clients Opel qui avaient principalement un Mokka ou une Astra. Il se vend principalement en version GS Line et le panier moyen atteint environ 30 000 euros. Toutefois, les clients du Mokka de première génération ne se retrouvent pas trop dans le nouveau, plus moderne mais plus petit et moins familial, et se tournent plus vers un Crossland.


Les chiffres clés

Ventes totales en France : 3 052 unités (à fin août 2021)
Objectif de ventes en 2021 : NC
Lieu de production : Poissy (Yvelines)
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