Pénurie de puces. Le point sur les constructeurs et usines impactés
La pénurie mondiale de semi-conducteurs touche progressivement tous les constructeurs automobiles et pourrait entraîner, selon certaines prévisions, un manque à produire supérieur à 2,5 millions de véhicules dans le monde. Nous faisons le point sur les constructeurs et les usines pénalisés.
Tous les constructeurs sont progressivement touchés par la pénurie mondiale de semi-conducteurs
DR
[Article mis à jour le 6 mai 2021]
Selon les prévisions réalisées début 2021 par IHS Markit et AutoForecast Solutions, entre
672 000 et 964 000 véhicules ne seront pas produits en 2021 à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Le manque à gagner pourrait atteindre 14 milliards de dollars au premier trimestre 2021 et 61 milliards de dollars sur toute l’année. Selon Claude Cham, président de la Fiev, ce sont plutôt 1 million de voitures qui n’ont pas été produites au cours du premier trimestre dans le monde. Et le dirigeant ne prévoit pas de retour à la normale avant le premier trimestre 2022. À noter que les véhicules électriques, qui ne représentent que 3 % des ventes mondiales mais dont la demande a explosé en 2020, contiennent environ trois fois plus de semi-conducteurs qu’une voiture à essence selon IHS Markit.
Malgré les annonces faites par le Gouvernement taïwanais et l’entreprise TSMC, qui fournit
70 % des composants électroniques de ce type au niveau mondial, ou encore la volonté française de soutenir des projets de relocalisation, cette industrie de temps long ne pourra pas satisfaire toutes les commandes avant plusieurs mois. Résultat : les constructeurs automobiles sont tous progressivement obligés de ralentir leur production, voire d’instaurer des jours de fermeture dans leurs usines à travers le monde. L’argus fait le point constructeur par constructeur.
Au moins 2,6 millions de voitures non produites en 2021 ?
L’institut IHS Markit a revu ses prévisions à la hausse au cours du mois d’avril. Il estime ainsi que la pénurie de semi-conducteurs, mais aussi d’acier et de polypropylène, a empêché la production de 1,3 million de voitures dans le monde au cours du premier trimestre, sur un total de 20 à 25 millions selon les années. IHS Markit évalue la perte à au moins le même nombre au cours du deuxième trimestre, soit au bas mot2,6 millions de voitures non produites sur le premier semestre.
Une organisation représentant l’industrie automobile aux États-Unis et qui a demandé de l’aide aux autorités pense que la pénurie pourrait entraîner une perte de production de
1,28 million de véhicules cette année et perturber le fonctionnement des usines pendant encore six mois. De son côté, l’Association chinoise des constructeurs d’automobiles (CAAM) juge que la pénurie de puces a causé une perte de production de 5 à 8 % sur les deux premiers mois de 2021 en Chine. En France, la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) estime quant à elle que 84 % de ses adhérents étaient touchés par des problèmes d’approvisionnement de composants ou d’alliages en mars.
À noter que la sécheresse qui a frappé Taïwan en avril pourrait amplifier la pénurie mondiale. Les usines de TSMC, plus gros fabricant mondial de semi-conducteurs, ont réclamé à elles seules 156 000 tonnes d’eau par jour en 2019. Or les autorités ont imposé des restrictions d’eau, en demandant notamment aux industriels de baisser leur consommation de 15 %.
Si « cela génère de l’angoisse dans les usines de semi-conducteurs au moment où elles doivent honorer des commandes en hausse », selon Iris Pang, spécialiste de l’économie taïwanaise chez ING citée par l’AFP, TSMC assure que des plans de secours lui ont permis de ne pas pénaliser sa production. Enfin, alors que les pouvoirs publics de nombreux pays, dont la France, se mobilisent pour aider leurs industriels à trouver des solutions, le président américain Joe Biden a participé le 12 avril à un sommet virtuel organisé sur le sujet par la Maison Blanche, en présence notamment de dirigeants de General Motors, Stellantis, Intel et TSMC.
À LIRE. Pénurie de puces. L’État s’immisce dans la gestion de la crise
Audi
Mi-janvier, Markus Duesmann, patron de la marque, indiquait que la pénurie de semi-conducteurs avait contraint Audi à mettre plus de 10 000 ouvriers au chômage technique dans ses usines d’Ingolstadt et de Neckarsulm, mais aussi à reporter la production de certaines voitures, dont les modèles A4 et A5. S’il a déclaré que la marque ferait « tout son possible pour limiter la perte de production au premier trimestre à moins de 10 000 unités », il estime que la production de l’ensemble de l’année ne devrait pas être affectée car l’entreprise compte récupérer le temps perdu au second semestre. La production a toutefois repris normalement le 1er février.
[MÀJ 27 avril 2021] La dernière semaine d’avril, Audi doit réduire sa production dans l’usine allemande de Neckarsulm à cause de la pénurie de puces. Les lignes d’assemblage des Audi A6 et A7 sont ainsi arrêtées du 26 au 30 avril, et les salariés concernés mis au chômage partiel.
BMW
La production des usines BMW ne semble pour l’instant pas avoir été lésée par la pénurie de semi-conducteurs. Début janvier, le constructeur indiquait toutefois suivre avec attention l’évolution de la situation.
[MÀJ 6 mai 2021] Jusqu’ici peu impacté par la pénurie de puces, le groupe BMW a été contraint d’arrêter la production dans deux usines entre fin avril et début mai. L’usine BMW de Ratisbonne (Allemagne), était ainsi à l’arrêt les 29 et 30 avril, tandis que l’usine Mini d’Oxford (Royaume-Uni) n’a pas produit de voitures le 30 avril, ainsi que les 4 et 5 mai.
Daimler
Mi-janvier, le groupe Daimler déclarait avoir réduit la production de ses modèles compacts Mercedes-Benz Classe A et Classe B dans ses usines allemandes de Rastatt et Brême, mais aussi sur son site hongrois de Kecskemet, avec des mesures de chômage partiel à la clé.
[MÀJ 27 avril 2021] Lors de l’annonce de ses résultats le 23 avril, Daimler a indiqué que la pénurie mondiale de semi-conducteurs avait « affecté les ventes de véhicules au premier trimestre » et devrait continuer à peser sur le deuxième trimestre avant un « redressement » attendu au second semestre, même si « l’évolution est difficile à prévoir ». La dernière semaine d’avril, Daimler est ainsi contraint de mettre des milliers de salariés au chômage partiel dans deux usines en Allemagne, situées à Brême et Rastatt, qui emploient respectivement 12 000 et 6 500 personnes. La maison-mère de Mercedes-Benz prévoit toutefois de terminer 2021 avec une meilleure rentabilité qu’en 2020.
[MÀJ 6 mai 2021] Dans les usines allemandes de Brême et Rastatt, Daimler a instauré des mesures de chômage partiel entre le 23 avril et le 11 mai en raison de la pénurie de puces. Tous les salariés sont concernés, sauf ceux travaillant sur des « projets stratégiques ».
Faurecia
Au même titre que les constructeurs automobiles, les sous-traitants sont touchés par la pénurie. Installé sur plusieurs sites du pays de Montbéliard, l’équipementier Faurecia a été contraint d’arrêter sa production mi-janvier pour une durée de cinq semaines, selon le syndicat FO.
Ford
Face à la situation de pénurie, le constructeur américain Ford a suspendu pendant un mois (du 18 janvier au 19 février) la production de la Focus dans son usine allemande de Sarrelouis, qui emploie 6 000 personnes. Alors que les autres usines européennes n’ont pas été touchées, la production des modèles Ford Escape et Lincoln Corsair a également été suspendue une semaine en janvier dans l’usine américaine de Louisville (Kentucky).
[MÀJ 25 mars 2021] Le 18 mars, Ford annonçait que son pick-up F150 et son SUV Edge seraient temporairement assemblés sans certaines pièces, à cause de la pénurie de semi-conducteurs et des intempéries hivernales. Ces véhicules, qui se comptent par milliers, sont stockés pendant plusieurs semaines en attendant d'être terminés. En outre, Ford a suspendu pendant quelques jours en mars la production dans ses usines d’assemblage de Louisville (États-Unis), qui montent les Ford Escape et Lincoln Corsair, et de Cologne (Allemagne), qui fabrique la Fiesta.[MÀJ 27 avril 2021] Ford estimait en début d’année que son bénéfice d’exploitation baisserait de 1 à 2,5 milliards de dollars en 2021 à cause de la pénurie de semi-conducteurs. Le constructeur américain a dû réduire sa production dans sept usines nord-américaines au cours des dernières semaines. Le 22 avril, Jim Farley, directeur général de Ford, indiquait que l’aggravation de la pénurie de puces avait provoqué « peut-être le pire choc d’offre » qu’il ait connu, comparant les défis sur l’industrie automobile à ceux du début de la pandémie de coronavirus.
[MÀJ 6 mai 2021] Malgré des résultats solides engrangés au cours du premier trimestre 2021 et une « gestion habile » des effets de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, Ford a tout de même perdu 17 % de sa production sur les trois premiers mois de l’année. Le constructeur américain s’attend à une aggravation de la situation au deuxième trimestre avec une perte d’environ 50 % de sa production, notamment à cause de l’incendie survenu en mars dans l’usine de son fournisseur japonais Renesas. Ainsi, Ford estime que la situation l’empêchera de produire 1,1 million de voitures en 2021 et lui faire perdre 2,5 milliards de dollars. Par exemple, Ford prévoit de réduire la production dans ses usines allemandes de Cologne et Saarlouis, qui emploient environ 15 000 personnes, du 3 mai au 18 juin, puis du
30 juin au 9 juillet. Le constructeur compte toutefois rattraper la perte de production dès que possible, en donnant la priorité aux véhicules déjà commandés par les clients.
General Motors
Début février, General Motors annonçait une réduction de sa production dans quatre usines d’assemblage. L’activité a ainsi été suspendue une semaine sur les sites industriels de Fairfax (États-Unis), Ingersoll (Canada) et San Luis Potosi (Mexique), tandis qu’elle a été réduite de moitié à Bupyeong (Corée-du-Sud). La disponibilité des composants étant aléatoire, le constructeur américain réévalue la situation chaque semaine. Et il a annoncé le 9 février que la production dans ces usines serait suspendue au moins jusqu’à mi-mars. Deux autres usines, situées à Wentzville (États-Unis) et Ramos Arizpe (Mexique), tournent aussi partiellement. Par ailleurs, GM a déclaré favoriser la production de ses modèles les plus rentables, soit ses pick-up, SUV et la Chevrolet Corvette. Selon AutoForecast Solutions, la première semaine d’arrêt a « coûté » 10 000 véhicules à GM, qui a toutefois l’intention de rattraper un maximum de retard dès que les approvisionnements s’amélioreront.[MÀJ 8 mars 2021] Début mars, General Motors a annoncé la prolongation des mesures d’ajustement de sa production dans trois usines nord-américaines, tandis qu’un quatrième site s’ajoutait désormais à la liste des usines affectées par la pénurie de semi-conducteurs.
À Fairfax (Kansas, USA) et Ingersoll (Ontario, Canada), la production sera à l’arrêt au moins jusqu’à la mi-avril. À San Luis Potosi (Mexique), les chaînes sont stoppées jusqu’à fin mars. Enfin, l’usine brésilienne de Gravatai doit suspendre son activité en avril et en mai. Par ailleurs, la vague de froid exceptionnelle ayant touché le Texas au mois de février a entraîné la fermeture de plusieurs usines de fabrication de puces, aggravant la situation. Avec ces nouvelles informations, AutoForecast Solutions estime que GM pourrait perdre la production de plus de 216 000 véhicules en raison de cette pénurie.
[MÀJ 25 mars 2021] L’usine General Motors de Wentzville, dans le Missouri, qui produit les Chevrolet Colorado et GMC Canyon, continuera de fonctionner au ralenti pendant deux semaines, du 29 mars et du 5 avril. Idem pour celle de Lansing, dans le Michigan, qui monte les Cadillac CT4 et CT5, ainsi que la Chevrolet Camaro. L’usine mexicaine de San Luis Potosi, à l’arrêt depuis le 8 février, reprendra quant à elle sa production à partir de la semaine du
5 avril. Par ailleurs, General Motors a également annoncé que certains gros pick-up seraient vendus sans module de gestion du carburant, qui coupe la moitié des cylindres dans certaines situations, à cause de la pénurie. Résultat : ces véhicules équipés du moteur V8 EcoTec3 de 5.3 l et d’une boîte automatique à six ou huit rapports affichent une consommation plus élevée.
[MÀJ 27 avril 2021] Le 12 avril, AutoForecast Solutions indiquait, chiffres à l’appui, que General Motors était le constructeur américain le plus touché par la pénurie de semi-conducteurs. Ainsi, la semaine du 5 avril, l’ex-numéro 1 mondial n’a pas pu sortir entre
73 500 et 113 000 véhicules. La production a été particulièrement affectée dans l’usine de Wentzville (Missouri) avec une perte de 14 000 Chevrolet Express et GMC Savana, ainsi que 16 200 Chevrolet Colorado et GMC Canyon. Par ailleurs, l’usine coréenne de Bupyeong, qui fabrique les Chevrolet Trailblazer, Trax et Malibu, était à l’arrêt du 19 au 23 avril.
[MÀJ 6 mai 2021] Lors de la présentation des résultats au premier trimestre 2021, Mary Barra, présidente de General Motors a indiqué que la période « reste compliquée pour l’entreprise » à cause de la pénurie de semi-conducteurs, qui devrait coûter au constructeur entre 1,5 et 2 milliards de dollars (1,25 à 1,7 Mds €) cette année.
Great Wall Motor
[MÀJ 27 avril 2021] Le 25 avril, le constructeur chinois Great Wall Motor a démenti être obligé d’arrêter la production de ses usines de Yongchuan et Xushui, contrairement à ce qu’annonçait un rapport local disant qu’il stopperait ses chaînes en mai et juin faute de puces. Great Wall Motor a toutefois confirmé que la pénurie avait affecté sa production, sans donner plus de détails. D’une manière générale, les constructeurs chinois restent discrets sur le sujet.
Honda
En janvier, le constructeur japonais Honda a été contraint de fermer pendant plusieurs jours son usine britannique de Swindon en raison de la pénurie de semi-conducteurs, après avoir dû arrêter la production en décembre faute de pièces détachées, cette fois à cause de l’encombrement de plusieurs ports du Royaume-Uni juste avant l’entrée en vigueur du Brexit. Cette usine est toutefois vouée à fermer définitivement ses portes courant 2021, avec la suppression de 3 500 emplois à la clé. Signalons enfin qu’en raison de la pénurie, Honda a réduit de 100 000 unités sa prévision de ventes pour l’année fiscale, qui sera clôturée fin mars, soit 4,5 millions de véhicules.
[MÀJ 25 mars 2021] Après avoir dû interrompre la production dans ses usines nord-américaines la semaine du 22 mars, Honda a annoncé devoir prolonger la suspension de sa production dans certaines usines jusqu’à fin mars. Outre la pénurie de puces, le constructeur japonais évoque la pandémie de Covid-19, la congestion dans divers ports ou encore les intempéries hivernales comme causes de cette situation.
[MÀJ 27 avril 2021] Honda a été contraint de réduire sa production entre le 22 mars et le
5 avril dans ses usines situées en Amérique du Nord à cause de la pénurie de puces, des intempéries hivernales et de la congestion des ports. La production a ensuite repris à un rythme normal.
Horizon Robotics
[MÀJ 27 avril 2021] Le fournisseur chinois Horizon Robotics a indiqué qu’il fournirait
1 million de puces intelligentes destinées à l’automobile en 2021, contre 160 000 en 2020. Les puces Journey 5 (lancée en 2021) et Journey 5P (lancée en 2022) sont dotées d’une importante puissance de calcul pour prendre en charge 16 caméras dans le cadre de l’automatisation de la conduite.
Huawei
[MÀJ 6 mai 2021] Alors que Huawei a particulièrement souffert de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, son président Liang Hua accuse les sanctions américaines d’être à l’origine de la pénurie mondiale de semi-conducteurs dans une interview publiée le
28 avril dans Le Figaro. Il estime que « les sanctions américaines ont désorganisé la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs », ce qui a « conduit à des pénuries » et devrait avoir « un impact lourd sur la chaîne d’approvisionnement industrielle et sur la confiance qui lui est accordée » sur le long terme. Alors que l’industrie automobile est loin d’être le principal acheteur de puces au niveau mondial, Liang Hua explique que « nombre d’entreprises chinoises se sont mises à acheter des puces en masse », mais au même titre que des entreprises européennes et américaines, elles « réfléchissent à d’autres sources d’approvisionnement ». Depuis deux ans, Huawei est ainsi devenu « le troisième acheteur mondial après Samsung et Apple ».
Hyundai-Kia
[MÀJ 8 mars 2021] Parce qu’il a continué d'acheter des puces quand ses concurrents ne le faisaient plus, accélérant même ses achats au cours du dernier trimestre 2020, le constructeur Hyundai, qui possède également Kia, n’est pas touché pour le moment par la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Ses lignes d’assemblage continuent ainsi à tourner. Cette stratégie payante a également permis au conglomérat coréen d’acheter ces composants à un prix avantageux l’an dernier. Toutefois, pour économiser ses stocks, Hyundai a annoncé fin février vouloir suspendre sa production dans une usine située en Corée-du-Sud. Selon Reuters, qui cite une source syndicale, il s’agit de réduire la production de la Sonata.[MÀJ 25 mars 2021] Alors qu’il avait été épargné jusqu’ici, le constructeur Hyundai a annoncé le 24 mars que sa production en Corée-du-Sud serait perturbée à partir du mois d’avril à cause de la pénurie de puces.
[MÀJ 27 avril 2021] Après avoir annoncé des bénéfices en nette hausse au cours du premier trimestre, Hyundai et Kia s’attendent à rencontrer des difficultés en mai à cause de l'augmentation du prix des matières premières et de la pénurie de semi-conducteurs. Kia a dû réduire les cadences en supprimant les heures supplémentaires le week-end dans son usine de Hwaseong, qui produit les Sorento, Niro et K8, faute de puces, tandis que son usine américaine a été brièvement arrêtée en mars pour la même raison. Un dirigeant de l’entreprise estime que le mois de mai sera la période la plus difficile.
De son côté, Hyundai a suspendu pendant une semaine en avril la production de son nouveau Ioniq 5 électrique, ainsi que celle du Kona dans son usine coréenne d’Ulsan. En tout,
6 000 Kona n’ont pas pu être produits, de même que 6 500 Ioniq 5, dont la commercialisation a été repoussée. Après avoir arrêté la production des Sonata et Grandeur dans l’usine d’Asan les 12 et 13 avril, puis les 19 et 20 avril, Hyundai envisage de prendre des mesures supplémentaires.
Intel
[MÀJ 27 avril 2021] Début avril, le groupe américain Intel a indiqué son intention de construire deux usines de semi-conducteurs aux États-Unis, soit un investissement de20 milliards de dollars. Pat Gelsinger, son patron, déclarait par ailleurs à l’agence Reuters le
12 avril être en pourparlers avec des fabricants de puces pour commencer à en fabriquer directement pour les constructeurs automobiles d’ici six à neuf mois. Il n’a pas donné le nom des fournisseurs concernés mais a précisé que les composants produits par Intel pourraient être conçus dans ses usines situées aux États-Unis, en Israël et en Irlande. Ces déclarations ont été faites à la suite d'un sommet sur le sujet organisé par le président Joe Biden à la Maison Blanche.
[MÀJ 6 mai 2021] Intel, le premier fabricant de semi-conducteurs au monde, envisage la construction d’une usine de puces en Europe. Pat Gelsinger, patron de l’entreprise américaine, aurait rencontré Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, Peter Altmaier, ministre allemand de l’Économie, ou encore Oliver Zipse, patron de BMW. Alors que d’autres pays seraient candidats, Intel envisagerait d’implanter son usine en Allemagne mais souhaiterait recevoir, en contrepartie, 8 milliards d’euros de subventions.
Jaguar-Land Rover
[MÀJ 27 avril 2021] À compter du 26 avril, Jaguar Land Rover arrête temporairement la production dans deux de ses trois usines d’assemblage situées au Royaume-Uni faute de puces. Cette mesure doit être appliquée pour une « durée limitée » non précisée dans les usines de Castle Bromwich et de Halewood, qui emploient respectivement 1 900 et 3 800 personnes. Le site de Solihull, où travaillent 8 500 personnes, n’est pas affecté pour l’instant.Mazda
Selon Akira Marumoto, patron de Mazda, la pénurie de puces affectera ses volumes de production à hauteur de 7 000 véhicules sur l’ensemble du mois de février, pour un manque à produire total de 30 000 véhicules maximum en février et mars. Les prévisions de bénéfices pour l’ensemble de l’année fiscale tiennent déjà compte de la situation, soit un résultat à l’équilibre contre une perte de 40 milliards de yens (316,8 millions d’euros) initialement prévue, grâce à une réduction des dépenses de marketing et des coûts fixes.
Mitsubishi
[MÀJ 27 avril 2021] Après avoir réduit sa production au Japon de 4 000 à 5 000 unités en mars faute de puces, Mitsubishi s’apprête à réduire de 16 000 unités sa production mondiale en mai.
Nio
[MÀJ 27 avril 2021] Le constructeur chinois de voitures électriques Nio a été contraint de suspendre sa production dans l’usine JAC-Nio de Hefei pendant 5 jours début avril.
Nissan
Pour faire face à la pénurie de puces, Nissan a été contraint de réduire la production du Note dans l’usine japonaise d’Oppama, mais aussi celle de certains fourgons dans son usine du Mississippi, où la production s’est arrêtée pendant trois jours. Pour l’ensemble de l’année fiscale, qui se termine le 31 mars au Japon, Nissan a ainsi baissé sa prévision de ventes de 150 000 véhicules, soit 4,015 millions d’unités.
[MÀJ 25 mars 2021] Entre le 19 et le 22 mars, Nissan a été contraint de suspendre une partie de sa production en Amérique du Nord, dans ses usines de Smyrna (Tennesse) et de Canton (Mississippi), mais aussi dans une usine mexicaine.
[MÀJ 27 avril 2021] Après avoir interrompu pendant quelques jours début avril la production dans deux usines nord-américaines et une usine mexicaine, Nissan s’apprête à réduire la production dans plusieurs usines japonaises en mai à cause de la pénurie de semi-conducteurs. L’usine de Kyushu, qui fabrique les Serena et X-Trail, sera arrêtée entre le 10 et le 19 mai, celle de Tochigi doit fermer pendant dix jours, tandis que l’équipe de nuit sera supprimée dans les usines d’Oppama et de Kyushu du 10 au 28 mai.
[MÀJ 6 mai 2021] En raison de la pénurie de puces, Nissan compte arrêter la production dans son usine mexicaine d’Aguascalientes pendant sept jours au mois de mai.
À LIRE. Pénurie de puces : « Gérer dans la complexité et l’incertitude »
Renault
Lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire organisé le 5 février à l’usine de Sandouville, la direction du groupe Renault a annoncé aux syndicats devoir fermer le site de production les 8, 9 et 13 février à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, tandis que cette fermeture pourrait se renouveler les semaines suivantes. La même semaine, les sites de Tanger (Maroc) et Pitesti (Roumanie) ont également été arrêtés pendant trois jours. Dans une estimation récente, le groupe français, tout en tenant compte d'un rattrapage de production au second semestre, anticipe « un risque de l’ordre de 100 000 véhicules sur l’année 2021 ».
[MÀJ 8 mars 2021] Selon Clotilde Delbos, directrice générale adjointe du groupe Renault, une équipe dédiée à la gestion de la crise des semi-conducteurs se réunit chaque semaine pour maximiser la production du constructeur français, en décidant sur quels modèles et dans quelles usines utiliser les composants en sa possession, en fonction de la demande. Dans une interview accordée à BFM Business mi-février, elle déclarait : « La situation est compliquée car nous traitons avec nos fournisseurs de rang 1, qui sont eux-mêmes confrontés à cette situation. Ils ne sont pas capables de nous donner clairement un échéancier des fournitures qu’ils vont nous apporter. » Alors que plusieurs usines ont été fermées temporairement, elle admet que « la situation change tous les jours ».
[MÀJ 27 avril 2021] En raison de la pénurie de semi-conducteurs, Renault a fait le choix de supprimer l’instrumentation numérique grand format sur le tableau de bord de certains modèles, dont la Mégane et le Captur. Alors que la dalle de 10 pouces est désormais réservée en priorité aux versions hybrides rechargeables, les finitions hautes doivent se contenter d’un écran de 7 pouces et les versions d’entrée de gamme, de compteurs analogiques.
Par ailleurs, Renault négocie avec les syndicats pour prolonger l’arrêt partiel de trois de ses quatre usines espagnoles jusqu’à la fin du mois de septembre au cas où la pénurie se prolongerait au troisième trimestre. Cette décision entraînerait la mise au chômage technique de 9 000 salariés. Le constructeur français ne pourra pas vendre au moins 100 000 voitures en 2021 à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
Renesas
[MÀJ 27 avril 2021] Après l’incendie du 19 mars qui avait endommagé son usine de Naka, Renesas, le fabricant japonais de semi-conducteurs, estime pouvoir reprendre la production à 100 % en mai. Ceci notamment grâce à l’aide des autorités japonaises et de ses clients.
Seat
Dès le 11 janvier, Seat a annoncé la mise en place dans ses usines espagnoles d’un plan de chômage partiel de 30 jours, étalés jusqu’à fin juin, pour faire face à la pénurie de semi-conducteurs. Sont concernés 9 262 salariés sur le site de Martorell, 1 485 salariés dans l’usine d’emboutissage de Barcelone, ainsi que 1 055 salariés dans l’usine de boîtes de vitesses d'El Prat de Llobregat. La filiale du groupe Volkswagen a expliqué que la pénurie perturbait l’activité de dix de ses fournisseurs de composants, qui alimentent les trois lignes d’assemblage de Martorell, et plus particulièrement celle des Leon et Formentor, qui utilisent la plate-forme MQB.
SsangYong
[MÀJ 8 mars 2021] Si le constructeur coréen SsangYong doit interrompre régulièrement sa production depuis fin décembre, ce n’est pas à cause de la pénurie de semi-conducteurs mais plutôt de difficultés financières. Des sous-traitants refusent ainsi de lui livrer des pièces à cause d’impayés. Résultat, l’usine de Pyeongtaek a dû interrompre son activité les 24 et 28 décembre, du 3 au 5 février, du 8 au 10 février, ou encore du 22 au 24 février faute de pièces.
[MÀJ 27 avril 2021] Placé sous administration judiciaire en décembre 2020, le constructeur coréen Ssagnyong, détenu à hauteur de 74 % par l’indien Mahindra, a de nouveau arrêté la production de son usine de Pyeongtaek pendant une semaine en avril par manque de puces, après une interruption de 16 jours en février.
À LIRE. Homme de l’année 2020, Maxime Picat évoque les débuts de Stellantis
Stellantis
Début février, Opel déclarait être contraint de réduire la production de son usine allemande d’Eisenach, qui a fêté ses 30 ans en octobre 2020. La production du Grandland X est ainsi décidée au jour le jour en fonction de la disponibilité des pièces. De même, l'usine de Saragosse, où sont fabriqués les Opel Corsa, Crossland X et Citroën C3 Aircross, a dû arrêter temporairement une ligne de production. Le nouveau groupe Stellantis, qui a mis en place
« un pilotage journalier » dans ses différentes usines, a également vu sa production affectée dans l’usine Peugeot de Sochaux. Du côté de l’Amérique du Nord, les usines Jeep, Chrysler et Dodge, situées à Toluca (Mexique) et à Brampton (Canada), qui fabriquent la Jeep Compass, la Chrysler 300, mais aussi les Dodge Charger et Challenger, ont également subi des fermetures pendant une bonne partie du mois de janvier.
[MÀJ 8 mars 2021] Lors de la publication début mars des résultats de PSA et FCA, le nouveau groupe Stellantis a déclaré que la pénurie de semi-conducteurs pourrait peser sur ses résultats 2021, alors que tous les véhicules des quatorze marques devraient avoir des versions électriques ou hybrides à l’horizon 2025. Toutefois, Stellantis estime pouvoir augmenter ses marges bénéficiaires grâce à ses faibles stocks mondiaux de voitures et aux réductions de coûts prévues.
Dans l’usine Peugeot de Sochaux, les deux chaînes de montage sont désormais touchées à cause des aléas d’approvisionnement, et le programme de production est établi au jour le jour depuis le 4 février. L’assemblage des Peugeot 308, 3008 et 5008, ainsi que celui de l’Opel Grandland X est ainsi perturbé, l’usine ayant été, par exemple, à l’arrêt total
les vendredi 26 février et lundi 1er mars. Entre 1 600 et 1 700 voitures n’ont donc pas été fabriquées à Sochaux au cours du mois de février. Les syndicats, cités par l'Est républicain, dénoncent des « tensions dans les ateliers » et un « absentéisme élevé », accusant la direction qui « use et abuse de la flexibilité » sur fond de manque d’effectifs.
[MÀJ 25 mars 2021] Partiellement touchée à plusieurs reprises, l’usine Stellantis de Sochaux (Doubs) s’est entièrement arrêtée, pour la première fois, le mardi 16 mars à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Au total, 3 500 véhicules n’ont pas été produits depuis le déclenchement de la crise sur ce site qui assemble les Peugeot 308, 3008 et 5008, ainsi que l’Opel Grandland X. Pour les mêmes raisons, l’usine de Rennes-La Janais
(Ille-et-Vilaine), où travaillent environ 2 000 personnes, était à l’arrêt les 12 et 15 mars.
[MÀJ 27 avril 2021] Objectifs commerciaux revus à la baisse, suppressions d’options, retour aux compteurs analogiques par manque d’i-cockpits 3D, production perturbée dans les usines françaises de Rennes-La Janais et Sochaux…, Stellantis est contraint de s’adapter à la pénurie mondiale de semi-conducteurs de différentes façons, alors que la Peugeot 208 s’est imposée comme la voiture la plus vendue en Europe en début d’année.
Maxime Picat, directeur de Stellantis en Europe, indiquait le 14 avril que le nouveau groupe avait « perdu des volumes de production » et qu’il continuait à en perdre. Et de préciser que
« la visibilité est extrêmement faible, notamment parce que les fournisseurs de composants n’alimentent pas que l’industrie automobile ». Ayant « en permanence un œil sur l’ultra court-terme et un autre sur la vision à dix ans », il indique pourtant que la pénurie de semi-conducteurs n’empêche pas le groupe de « réaliser le travail de fond du groupe ».
Notons que l’ex-PSA n’est pas le seul à être touché au sein de Stellantis, puisque Fiat a également réduit sa production pendant une dizaine de jours en avril, après une première période de douze jours en mars dans son usine brésilienne de Betim qui produit habituellement 1 600 véhicules par jour. Cinq usines Jeep, Chrysler, Dodge et Ram situées aux États-Unis et au Mexique subissent également des perturbations de production, tandis que l’usine italienne de Melfi a été fermée pendant la première quinzaine d’avril en raison d'une faible demande sur les modèles Jeep Renegade et Compass, ainsi que Fiat 500X.
[MÀJ 6 mai 2021] À l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, Stellantis a indiqué que la pénurie de semi-conducteurs impactait 8 usines d’assemblage sur les 44 du groupe à travers le monde. Sa production a ainsi diminué de 11 % sur les trois premiers mois de l’année 2021, soit 190 000 véhicules. Admettant avoir une « visibilité restreinte » sur les conséquences du manque de puces « sur l’ensemble de l’année », Stellantis s’attend à « un impact supérieur » au deuxième trimestre. Le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA pense que la situation devrait s’améliorer au cours du second semestre, mais que l’impact sur l’industrie automobile pourrait déborder sur 2022. À noter que l’usine italienne de Melfi était une nouvelle fois à l’arrêt du 3 au 10 mai et les 7 000 salariés mis en congés.
À LIRE. Pénurie de puces. Peugeot supprime des options sur 6 modèles
Subaru
Mi-janvier, Subaru a indiqué qu’il réduirait sa production de plusieurs milliers d’unités en janvier dans certaines de ses usines situées à Gunma (Japon) et dans l’Indiana (États-Unis), tout en examinant la possibilité de faire de même dans le courant du mois de février.
[MÀJ 27 avril 2021] Subaru a été contraint d’arrêter une nouvelle fois la production de l’usine japonaise de Yajima à Gunma pendant « au moins 13 jours » au cours du mois d’avril, tout en indiquant que toutes les lignes de production reprendraient leur activité le 10 mai, après une période de congés d’une semaine. Par ailleurs, le constructeur japonais a dû arrêter la production de son usine américaine située dans l’État de l’Indiana pendant une dizaine de jours fin avril, touchant ainsi 15 000 véhicules destinés au marché nord-américain.
Toyota
Redevenu premier constructeur mondial en 2020, Toyota a annoncé début février qu’il prévoyait une production mondiale record de 9,2 millions de véhicules cette année, soit 2 % de plus qu’en 2019. Ce plan ambitieux ne semble pas être perturbé pour le moment par la pénurie de semi-conducteurs, le japonais ayant seulement fait savoir début janvier qu’il allait réduire la production de son pick-up Tundra dans l’usine américaine située à San Antonio (Texas).
[MÀJ 8 mars 2021] Courant février, le constructeur n° 1 mondial a annoncé posséder un stock de puces suffisant pour assurer sa production pendant environ quatre mois.
[MÀJ 25 mars 2021] À partir du 22 mars, Toyota a été obligé de suspendre la production de son usine tchèque de Kolin, qui assemble 200 000 voitures par an, pour une durée de
14 jours. Ceci, à cause d’une pénurie de semi-conducteurs… liée aux intempéries en Amérique du Nord. Pour les mêmes raisons, le constructeur n° 1 mondial a été contraint de réduire sa production pendant une semaine mi-mars dans quatre usines situées aux États-Unis et au Mexique. Toutefois, Toyota reste confiant sur ses capacités de production car cela fait maintenant quelques années qu'il a pris l’habitude de se constituer des stocks pour plusieurs mois.
TSMC
[MÀJ 27 avril 2021] L’entreprise taïwanaise TSMC, plus gros fabricant mondial de semi-conducteurs, a annoncé début avril son intention d’investir 100 milliards de dollars sur trois ans pour accroître sa production et répondre à la demande mondiale en forte croissance, notamment à cause du déploiement de la 5G.
Volkswagen
Dès le mois de décembre, Volkswagen a fait état de difficultés dans l’approvisionnement en semi-conducteurs qui le conduiraient à ajuster sa production dans ses usines situées en Chine, en Amérique du Nord et en Europe. Ainsi, les ouvriers travaillant sur les chaînes de montage des Tiguan, Touran et Tarraco sur le site historique de Wolfsburg (Allemagne) ont été mis au chômage partiel pendant quelques jours en janvier, tandis que ceux assemblant la Golf ont subi le même sort début février. Des mesures similaires ont été prises à l’usine allemande d’Emden, tandis que Stephan Wollenstein, responsable des opérations en Chine, a indiqué que le groupe avait perdu « des dizaines de milliers de ventes » sur le marché chinois en décembre, faute d’approvisionnements nécessaires.
[MÀJ 8 mars 2021] En Chine, la co-entreprise entre SAIC Motor et Volkswagen a commencé à subir la pénurie de semi-conducteurs dès fin décembre 2020, ce qui l’a contrainte à diminuer la production de certains modèles. Chen Hong, président de SAIC Motor, plus grand constructeur automobile chinois, et député de l’Assemblée populaire nationale (APN), a par ailleurs formulé plusieurs propositions avec son homologue de Changan Automobile, Zhu Huarong, pour développer le secteur chinois des semi-conducteurs afin « d’assurer la sécurité de la chaîne d’approvisionnement ». Les députés chinois estiment en effet que 90 % du marché des semi-conducteurs utilisés par les constructeurs automobiles nationaux est dominé par des entreprises américaines, européennes et japonaises.
[MÀJ 25 mars 2021] En raison de la pénurie de puces, Volkswagen annonçait mi-mars n’avoir pas été en mesure de fabriquer 100 000 voitures. Si Herbert Diess, président du groupe, assure vouloir conclure des accords directs avec des fournisseurs pour sécuriser son approvisionnement futur, le groupe ne sera pas en mesure de récupérer la production perdue cette année. À noter que le constructeur allemand a été également contraint de suspendre pendant 12 jours en mars la production de ses quatre usines situées au Brésil en raison de l’évolution de la pandémie de coronavirus dans le pays.
[MÀJ 27 avril 2021] La production de SUV est interrompue du 29 avril au 7 mai dans l’usine Volkswagen de Bratislava, en Slovaquie. Ce site clé pour le groupe allemand, qui emploie
12 000 personnes, fabrique des modèles pour cinq marques. La production des Volkswagen Touareg, Porsche Cayenne, Audi Q7 et Q8 est donc affectée par la pénurie de semi-conducteurs, mais pas celle des petites voitures VW up!, Seat Mii et Skoda Citigo, également produites sur place.
Ce dernier exemple en date confirme les dires d'Herbert Diess, qui estime que cette pénurie persistante est « la seule chose qui limite et ralentit » la reprise alors que la demande augmente en Europe, mais aussi aux États-Unis, au Brésil et en Chine. Selon les informations du Financial Times, le constructeur allemand a demandé à ses directeurs de se préparer à des perturbations de production encore plus importantes qu’actuellement. Il s’attend à vivre un deuxième trimestre plus difficile que le début d’année.
[MÀJ 6 mai 2021] D’après les informations du Financial Times, le groupe Volkswagen a demandé à ses directeurs, en avril, de se préparer à des perturbations de production plus importantes au cours des prochaines semaines à cause de la pénurie de semi-conducteurs. Wayne Griffiths, président de la marque espagnole Seat depuis septembre 2020, a déclaré au journal britannique : « les fournisseurs et le groupe VW nous disent que nous devons faire face à des défis considérables au deuxième trimestre, probablement plus difficiles que le premier trimestre ». En effet, l’approvisionnement en puces devrait rester difficile au cours des prochains mois pour le groupe Volkswagen, qui n’a pas de visibilité pour l’ensemble de l’année.
Volvo
[MÀJ 25 mars 2021] Mi-mars, Volvo Cars, qui appartient au chinois Geely, annonçait devoir arrêter ou ajuster sa production en Chine et aux États-Unis durant une partie du mois. Le constructeur, qui n’avait pas été touché jusque-là, s’attend par ailleurs à ce que « la situation devienne critique au cours du deuxième trimestre ».