Pénurie de puces. Pourquoi Tesla résiste mieux ?
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Pénurie de puces. Pourquoi Tesla résiste mieux ?

Début octobre, Tesla révélait de bons résultats pour le 3e trimestre 2021, obtenus alors que de nombreux constructeurs souffrent de la pénurie de semi-conducteurs. Une note de Morgan Stanley analyse les raisons pour lesquelles le constructeur américain résiste mieux.

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Considérant Tesla comme un client stratégique à la croissance exponentielle, de nombreux fournisseurs pourraient le livrer en priorité

C.CHOULOT

Tesla ne cesse de bousculer la “vieille” industrie automobile ! Non content d’avoir réalisé un excellent troisième trimestre 2021 avec des livraisons en hausse de 20 %, Elon Musk, son P-DG, déclarait fin septembre lors de l’Italian Tech Week que la pénurie de semi-conducteurs ne durerait pas et qu’elle se résorberait « à court terme ». Pourtant, de nombreux constructeurs, fabricants de puces et analystes estiment au contraire que la crise devrait impacter la production automobile mondiale jusqu’en 2023. Pour expliquer cette différence de points de vue, alors que Tesla n’a pas connu d’importante perturbation de production dans ses usines, la banque Morgan Stanley a publié une note d’analyse destinée aux investisseurs intitulée “Comment Tesla a-t-il trouvé des puces ?” qui donne des éléments de réponse.
Dans cette note, Morgan Stanley rappelle qu’en marge de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, Tesla avait déjà indiqué utiliser une combinaison de microcontrôleurs fabriqués en interne. Le constructeur déclarait alors que ses « équipes d’ingénierie électrique et micrologicielle » travaillaient dur pour « concevoir, développer et valider 19 nouvelles variantes de contrôleurs en réponse aux pénuries de semi-conducteurs en cours ». L’auteur de la note d’analyse, Adam Jonas, divise ainsi la capacité de Tesla à surmonter les pénuries de pièces en quatre catégories intitulées “intégration verticale”, “sophistication”, “négociation” et “échelle”.

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Un « client stratégique » pour les fournisseurs

Décrivant le constructeur comme l’une des entreprises les plus intégrées verticalement au monde – certains diraient même qu’il s’agit plus d’un éditeur de logiciels plutôt qu’un constructeur automobile –, la note rappelle que Tesla contrôle la chaîne d’approvisionnement de nombreuses pièces qu’il fabrique lui-même, y compris les sièges de ses voitures. Il peut ainsi proposer des véhicules plus sophistiqués que s’ils étaient équipés de pièces prêtes à l’emploi en provenance d’un fournisseur externe qui approvisionne des concurrents.
Son expertise en la matière lui offre par ailleurs un meilleur rapport de force dans la négociation avec des fournisseurs, puisque ceux-ci savent que Tesla peut produire lui-même ses propres pièces s’ils ne peuvent pas lui livrer les quantités attendues dans les délais impartis. Il s’agit pour les fournisseurs d’un « client stratégique » qui croît de façon exponentielle avec seulement deux usines, en attendant l’ouverture de deux autres sites industriels. Ils n’ont donc pas intérêt à perdre comme client ce “petit” constructeur promis à un bel avenir dans un contexte de transition vers les véhicules électriques.
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