Peugeot 2008 : un succès sur toute la ligne
Bilan 12 mois. Le 2008 de deuxième génération a réalisé une excellente première année en dépassant 66 000 ventes. Il domine largement le segment des SUV urbains avec plus de 20 % de PDM et contribue à la bonne rentabilité du réseau Peugeot.
Pour sa première année de commercialisation, le nouveau Peugeot 2008 s'est écoulé à plus de 66 000 exemplaires
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Look plus sportif, dimensions plus généreuses, moteurs plus puissants…, le Peugeot 2008 de deuxième génération, arrivé en concessions en janvier 2020, a évolué de façon radicale par rapport à son prédécesseur sorti en 2013. Alors que ce dernier ressemblait davantage à un break surélevé, le Renault Captur s’était imposé face à lui sur le marché naissant des SUV (Sport Utility Vehicles) urbains.
Mais aujourd’hui la donne a changé, et le nouveau 2008 domine largement le segment avec plus de 66 000 immatriculations en 2020, soit une part de marché de 22,09 %, quand le Captur II, sorti en même temps, accuse un retard d’environ 12 000 unités pour une part de marché de 17,35 %. Un succès qui permet au modèle de Peugeot de s’imposer à la troisième place du classement des voitures les plus vendues en France en 2020, derrière les 208 et Clio, alors que le segment des SUV urbains est en plein boom. Rien qu’en 2019 et 2020 plusieurs nouveautés sont, en effet, apparues à l’image des DS 3 Crossback, Ford Puma, Nissan Juke II, Skoda Kamiq et autre Volkswagen T-Cross.
Objectif atteint malgré la crise

Guillaume Couzy, directeur général de Peugeot France, juge la performance du 2008 « assez incroyable » car elle permet de réaliser les volumes anticipés dans un marché en baisse de 26 %, fortement affecté par la crise sanitaire. Quand nous l’avons interrogé au début du mois de décembre, il estimait pouvoir terminer l’année 2020 avec environ 65 000 immatriculations et nous confiait son ambition d’atteindre les 75 000 unités en 2021. En élargissant au niveau européen, notons que le SUV urbain, dont la production a été transférée de Mulhouse à Vigo (Espagne), est sorti des chaînes de montage à un volume de 199 023 exemplaires entre janvier et novembre.
Selon le responsable, l’engouement pour le modèle s’est fait sentir dès le départ avec « des prises de commande vigoureuses ». Il s’est imposé « leader du segment dès le premier jour », alors que les volumes des SUV urbains ont « doublé ou triplé » par rapport au lancement de la première génération en 2013. Ce succès, poursuit-il, s’explique par « une morphologie qui a sensiblement évolué, avec un design très caractérisé SUV », mais aussi par ses dimensions plus généreuses, qui lui permettent « de s’insérer dans le cœur du segment en termes d’habitabilité, ce qui n’était pas le cas avec la première version ». Voilà pourquoi, d’après lui, « l’effet de séduction est très fort ». Contrairement aux craintes de Peugeot, le 2008, dont les délais de livraison atteignent aujourd’hui environ trois mois, n’a pas cannibalisé les ventes des 208 et 308.
Quant au fléchissement observé en 2020 pour le 3008, le directeur général l’attribue à la fin de cycle avant la présentation de la version restylée en septembre, qui a permis de booster de nouveau les commandes.
Malgré le succès croissant de ces baroudeurs urbains, il ajoute que l’introduction d’un éventuel SUV 1008 « n’est pas à l’ordre du jour » car cela ne rentre pas dans la « core model strategy » mise en place par le groupe PSA. Une politique qui consiste à « limiter le nombre de silhouettes afin d’améliorer l’attractivité et la profitabilité » de chacun des modèles existants.
Une rentabilité exceptionnelle pour le réseau

Et cela fonctionne, puisque le directeur du commerce au niveau hexagonal assure que le réseau de distribution Peugeot sera « probablement l’un des seuls à dégager une rentabilité proche de celle de 2019 » cette année, malgré la crise économique et sanitaire. Les concessionnaires devraient ainsi afficher, en moyenne, un résultat net supérieur à 1 %, ce qu’il juge « assez exceptionnel ». C’est dû au succès du 2008, mais aussi à celui des 208, 3008 et 508, qui séduisent également en masse les automobilistes.
Outre les bons chiffres de vente, les concessionnaires bénéficient d’une forte appétence des clients du 2008 pour les finitions les plus richement dotées, à savoir les modèles Allure à 40 % et GT à 40 %, souvent pourvus d’une boîte automatique, ce qui permet d’accroître de 1 000 à 1 500 euros le panier moyen. Si le constructeur ne souhaite pas communiquer plus avant sur le sujet, le concessionnaire morbihannais Gemy nous a confié que ses clients déboursaient en moyenne 28 000 euros pour s’offrir un 2008 II.
De même, les renouvellements représentent 60 % des ventes, alors que Peugeot craignait de perdre des clients face à l’augmentation de la taille de la voiture et des prix. « On a bien travaillé sur nos offres de LOA pour réussir à présenter des loyers très proches à des clients qui possédaient la génération précédente », détaille Guillaume Couzy. Toutefois, le taux de conquête atteint les 40 % avec « pas mal de reprises de Renault Clio, Captur et Mégane, mais aussi des Volkswagen Polo et Golf, et un peu de Nissan Juke et Qashqai », poursuit le responsable.
L’électrique déçoit

Alors que les particuliers composent près de 60 % de la clientèle du 2008, ce qui est plus élevé que la moyenne du marché, le segment B to B affiche une forte progression, puisqu’il est passé de 15 à 30 % par rapport à la première génération. Le directeur général de Peugeot France pense que « l’habitabilité de la voiture n’y est pas pour rien ». Et il estime que l’arrêt du diesel sur le Renault Captur constitue un avantage sur ce canal de vente car les pros, qu’il qualifie de « clientèle très rationnelle », sont souvent « de gros rouleurs pour qui le coût d’usage du diesel reste extrêmement compétitif ».
C’est en partie pour cette raison que la déclinaison électrique n’attire pas autant de clients qu’escompté. Alors que Guillaume Couzy visait initialement 10 % du mix de ventes, voire 15 % comme pour la e-208, la version e-2008 représente pour l’instant moins de 7 % de la demande, contre 33 % de moteurs Diesel et 60 % de moteurs essence.
De même, chez les particuliers, le 2008 sert souvent de véhicule principal au foyer, et l’autonomie plus faible de la version électrique est encore un frein. C’est pour cette raison que Peugeot souhaite promouvoir davantage les offres Mobility Pass, qui permettent de louer un modèle thermique plusieurs jours par an. En revanche, un 2008 en version hybride rechargeable n’est pas prévu pour contrer le Captur e-Tech. Le groupe PSA a certes fait le choix de bases multi-énergies, mais la plate-forme CMP, celle des véhicules compacts, n’admet que des versions essence, diesel et 100 % électrique. L’hybride rechargeable est réservé à la plate-forme EMP2, c’est-à-dire aux modèles à partir du segment C.

Valeur résiduelle à 36 mois du Peugeot 2008
Avec le moteur essence PureTech 130, la boîte auto EAT8 et la finition GT, le Peugeot 2008 II affiche une valeur résiduelle élevée de 52,6 %, qui lui permet de concurrencer celle du VW T-Roc 1.5 TSI 150 DSG7 Carat (52,2 %) et celle du Renault Captur 1.3 TCe 140 EDC Intens (52,7 %). Dans la même configuration, avec le diesel 1.5 BlueHDi 130, le 2008 tient aussi tête (46,7 %) au T-Roc 2.0 TDI 150 DSG7 Carat (47,5 %), même si ce dernier conserve un avantage lié à une puissance plus importante. En revanche, le 2008 BlueHDi prend le dessus sur le Captur, qui a abandonné le diesel en décembre, laissant le champ libre à Peugeot sur le canal B to B, ainsi que sur les particuliers qui roulent beaucoup.
Valeurs résiduelles :
- 1.2 PureTech 130 EAT8 GT : 52,6 %
- 1.5 BlueHDi 130 EAT8 GT : 46,7 %
- e-2008 136 ch GT : 46,7 %

« Une arme de séduction massive ! »
Guillaume Couzy, directeur général de Peugeot France

Le lancement du Peugeot 2008 a-t-il été conforme à vos prévisions ?
Dans un marché en baisse de 26 %, on va réaliser sur l’année 2020 les volumes que nous avions anticipés. C’est assez incroyable ! On devrait terminer l’année avec 65 000 immatriculations de 2008 en France, soit 20 % de parts de marché sur le segment au lieu de 15 %. On est largement numéro un du segment car notre premier poursuivant se situe 10 000 voitures derrière nous. C’est donc conforme à nos attentes et même extraordinaire en matière d’engouement, de prises de commande et de réception du public. On a une arme de séduction massive ! On l’a vu dès les premiers jours, début janvier 2020, avec des prises de commande vigoureuses et ça ne se dément pas.
« Attendu avec impatience »
Cyril Ganci, directeur des concessions Gemy de Vannes et Auray (Morbihan)

Comment le nouveau Peugeot 2008 est-il accueilli en concession ?
La deuxième génération est très bien accueillie par les clients, qui l’attendaient avec impatience. Ils apprécient son look sportif, son grand coffre, sa garde au sol plus élevée et ses sensations de conduite inégalables grâce à la nouvelle plate-forme CMP. Soixante-dix pour-cent des clients sont des particuliers, et nous reprenons beaucoup d’anciens 2008, mais aussi des Renault Captur, Citroën C3 Aircross ou des véhicules premium de type BMW Série 2 et Mercedes-Benz Classe A. Nous vendons plein de finitions Allure et GT Line, c’est-à-dire des versions milieu de gamme et haut de gamme, à 85 % avec une boîte auto et presque plus de diesel. Le panier moyen atteint 28 000 euros, et nous faisons très peu de remises.
Un panier moyen en hausse
Par rapport à la première génération, les clients n’hésitent pas à dépenser 1 000 à 1 500 euros supplémentaires en moyenne pour s’offrir le nouveau Peugeot 2008. Ils sont en effet 40 % à plébisciter la finition de milieu de gamme Allure, disponible à partir de 24 000 euros avec le moteur essence PureTech 100, et 40 % à ne jurer que par la finition GT, accessible à partir de 28 300 euros avec le moteur essence PureTech 130. De même, ils jettent massivement leur dévolu sur les moteurs essence, surtout le PureTech 130, de préférence couplé à la boîte automatique EAT8. Avec cette motorisation et ce type de transmission, le prix atteint les 30 300 euros hors options en version GT et même 31 400 euros pour la livrée GT Pack. Notons enfin que, pour la finition haute, les cinq options les plus demandées sont l’accès et le démarrage mains libres (à 41,6 %), la surveillance d’angles morts (36,2 %), le toit ouvrant (22,9 %), la recharge pour smartphone (22,6 %) et le Grip control (13,8 %).