Peugeot. Un succès européen menacé par la pénurie de puces ?
En ce début d'année, Peugeot a imposé la 208 comme modèle le plus vendu en Europe. Mais cette performance pourrait être menacée par la pénurie mondiale de semi-conducteurs si l'on en croît une note interne envoyée aux concessionnaires, qui revoit les objectifs commerciaux à la baisse.
La Peugeot 208 est la voiture la plus vendue en Europe depuis le début de l'année 2021
CLEMENT CHOULOT
[Article mis à jour le 31 mars 2021]
Au mois de février, la Peugeot 208 s’est imposée, pour le deuxième mois consécutif, comme le modèle le plus vendu en Europe avec 18 375 unités écoulées, selon les chiffres du cabinet Jato, malgré une baisse de 12 %. En deuxième position, la marque au lion a également réussi à placer le Peugeot 2008, qui s’est écoulé à 17 120 unités (+ 51 %). Peugeot impose donc deux modèles au sommet du top des ventes européennes en février, devant les Volkswagen Golf (16 185 unités, – 34 %), Toyota Yaris (15 467 unités, + 7 %), Fiat Panda (15 400 unités,
– 13 %), et Renault Clio (15 349 unités, – 38 %).
Au cumul des deux mois, la Peugeot 208 s’est ainsi imposée comme voiture la plus vendue sur le Vieux continent. C’est « la première fois dans l’histoire de la marque qu’elle est première à la fois sur le mois et au cumul », se félicite Peugeot dans un communiqué. Le constructeur ajoute qu’au cumul le 2008 se hisse en 4e position des ventes européennes, soit une hausse de 64 % sur un marché en baisse de 21 %. « Fruit du travail persévérant entrepris depuis plusieurs années par l’ensemble des équipes de la marque, peut-on lire dans le même communiqué, ce succès des deux véhicules du segment B conforte [Peugeot] dans ses choix stratégiques. »
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Des objectifs commerciaux revus à la baisse
Toutefois, cette belle performance de début d’année pourrait être ralentie par la pénurie mondiale de semi-conducteurs, mais aussi de certaines matières premières comme le quartz. Ainsi, alors que la production des différentes usines du groupe Stellantis ralentit pour s’adapter au jour le jour à la situation, les délais de livraison des modèles Peugeot s’allongent progressivement, tandis que certaines options ne sont plus disponibles à la commande.
Résultat, les objectifs commerciaux sont revus à la baisse, si l’on en croît une note interne diffusée au réseau de distribution le 26 mars. Dans celle-ci, Guillaume Couzy, nouveau country manager des marques Stellantis pour la France, écrit qu’en raison de la pénurie mondiale de semi-conducteurs « nous subissons depuis quelques jours des pertes de production significatives dues à l’arrêt d’une partie des lignes de certaines de nos usines ».
Il ajoute que « cette perte de production va représenter plusieurs milliers de voitures/factures en moins sur ces derniers jours ». Il évoque ainsi 2 000 commandes en moins par rapport à ce qui avait été planifié pour le mois de mars. En conséquence, Peugeot est obligé de revoir à la baisse, à hauteur de 6 %, les objectifs fixés aux concessionnaires par l’indicateur de performance commerciale pour le mois de mars. De même, l’objectif du premier trimestre sera révisé à la baisse, le calcul d’impact étant en cours de calcul.
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La production de la 308 arrêtée une semaine à Sochaux
En parallèle, le mardi 30 mars, l’AFP apprenait auprès de la direction de l’usine Stellantis de Sochaux (25) la mise à l’arrêt de la production de la Peugeot 308 pendant toute une semaine, en raison de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Avec un arrêt de la ligne de montage dédiée à la 308 du lundi 29 mars au vendredi 2 avril inclus, les syndicats indiquent que cela entraînera une perte de production de 2 000 véhicules. Selon le porte-parole de l’usine cité par l’AFP, l’usine est mise à l’arrêt à cause d’un manque de dalles numériques d’alimentation du tableau de bord. Cette pièce étant spécifique à ce modèle, la production de la 308 est plus touchée que celle des autres modèles produits sur le site, à savoir les Peugeot 3008 et 5008, ou encore l’Opel Grandland X.
Depuis le début de l’année, l’usine Stellantis de Sochaux a ainsi dû renoncer à la production de 4 000 modèles et certains salariés pourraient voire leur rémunération diminuer, puisque le système de modulation horaire hérité de PSA garantit le maintien intégral de rémunération jusqu’à un déficit de 84 heures non travaillées. Ainsi, selon Eric Peultier, responsable du syndicat FO sur le site, « les salariés de Sochaux font les frais de la politique de désindustrialisation et de délocalisation vers des pays à bas coût ».
