Philippe Geffroy (Mazda) : "Nous atteindrons 20 000 véhicules par an"
Mazda France a vendu 12 600 voitures en 2019, soit une progression de 13,2%. Poussée par un mois de décembre à 1 550 ventes, la marque automobile s'est même emparée d'une part de marché à 0,57%. Son président Philippe Geffroy revient pour "L'argus" sur ce bon cru 2019 et les perspectives 2020.
Phillipe Geffroy, président de Mazda France, est confiant pour l'année 2020
L’argus.Que retenez-vous de l’année 2019 ?
Philippe Geffroy. Il s’agissait d’une année très importante notamment avec le lancement de nos deux nouveautés : la Mazda 3 et le CX-30. Nous avions cet objectif très clair qui était de se rapprocher encore plus du premium. Cette ‘premiumisation’ est un véritable succès que nous allons évidemment perpétuer.
Qu’est-ce qui a fonctionné pendant cet exercice ?

Le roadster MX-5, qui a eu 30 ans, vient de réaliser sa meilleure année de vente de tous les temps avec 1 150 unités écoulées. Cela prouve que ce produit intéresse toujours. Nos SUV ont évidemment tiré notre croissance : le CX-3 a été le modèle le plus vendu (3 000 prises de commandes), le CX-5 a suivi avec 2 550 commandes. Ces deux produits nous ont portés toute l’année.
Mais, nous avons constaté l’émergence de la Mazda 3 qui a tourné à plus de 2 000 commandes en seulement 7 mois. En année pleine, nous comptons en faire plus de 2 500 en 2020 par exemple. Il y a un dernier modèle dont nous n’avons pas parlé, il s’agit de celui qui pourrait devenir notre produit phare, le CX-30 : plus de 1 500 commandes ont été enregistrées en seulement 4 mois. Un bon présage pour 2020.
Qu’espérez-vous pour le Mazda CX-30 ?
Je ne veux pas trop me prononcer car nous sommes encore dans une phase d’observation avec ce modèle. De plus, nous envisageons une légère croissance chez Mazda, à 12 800 voitures car nous serons vraiment en plein cœur d’un marché automobile français compliqué, ne serait-ce qu’avec la mise en place de deux grilles de malus -une est déjà entrée en vigueur-, car nous allons souffrir, comme tous les constructeurs automobiles, d’un environnement qui ne nous est pas très favorable. Tout sera plus compliqué à gérer, tant du côté des clients que du réseau. Mais nous restons confiants car les moteurs Skyactiv-X nous permettent d’avoir très peu de malus. Cette offre attractive va capter une autre clientèle mais aussi davantage d’entreprises.
D’ailleurs, quelle a été la part des ventes aux particuliers et des ventes aux sociétés ?
Seulement 18% de ventes aux entreprises… mais justement cette technologie Skyactiv-X sera notre principal atout en 2020. Nous sommes en train de travailler avec le réseau pour devenir plus agressifs vis-à-vis des flottes, n’ayons pas peur de le dire. Un spécialiste sera même dédié sur place dans chacune des concessions pour proposer le meilleur service possible auprès de cette clientèle. Et je suis persuadé que les deux modèles que sont Mazda 3 et CX-30 habillés de cette techno vont nous porter vers une croissance de 20 à 25% sur le canal des professionnels.
Quelles sont les autres priorités du réseau ?
Le remarketing VO car nous voulons vraiment remodeler en profondeur la revente de véhicules d’occasion. Nous lancerons également un label cette année mais nous en reparlons en temps et en heure.

En 2019, vous avez également gagné des points de part de marché. Qu’est-ce que cela signifie ?
Effectivement, nous sommes passés de 0,54 à 0,57% et cela veut dire que nous sommes une marque en pleine croissance et que nous allons continuer. Mais, si notre progression n’est pas rapide comme certains peuvent l’attendre, c’est voulu. Nous souhaitons assurer notre place sur le marché mais de façon rentable, durable et pérenne pour notre réseau. Nous prendrons peut-être un peu de temps mais nous parviendrons à atteindre 1% de part de marché et la barre de 20 000 voitures vendues en France sur une année.
Quelle a été la rentabilité du réseau en 2019 ?
Nos distributeurs ont atteint 1,3% de profit global, c’est au-delà des objectifs fixés. Nous savons vendre des voitures de plus en plus chères : le prix moyen d’une voiture neuve a augmenté de 41% en 6 ans alors que chez les autres constructeurs, la croissance se situe entre 20 et 30%. Notre gamme est plus aboutie en matière de technologies et de qualité de finition.
Comment s'annoncent les premiers mois 2020 ?
Il est trop tôt pour dire que ça va faire mal mais le marché national ne part pas du bon pied à la mi-janvier. Nous attendons avec impatience les premières journées portes ouvertes pour mettre en place des actions et faire bouger un peu tout ça. Les clients vont devoir digérer toutes les réglementations que nous sommes tous en train de subir pour se lancer dans un acte d’achat. Une période d’attentisme va s’enclencher.
Un dernier mot sur votre stratégie autour de l’électrification chez Mazda, où en êtes-vous ?
En septembre 2020, nous accueillerons enfin un modèle 100% électrique, le Mazda MX-30, qui a été dévoilé à Tokyo en octobre 2019 et à Bruxelles, le 9 janvier. Les clients peuvent la pré-réserver d’ailleurs. Mais, la marque ne s’orientera pas vers le tout électrique car nous croyons en un ensemble de solutions pour répondre aux différents besoins de la clientèle. Nous allons donc miser sur cette précédente motorisation mais aussi sur notre technologie Skyactiv-X ainsi que sur nos projets hybrides rechargeables dont les premiers modèles pourront voir le jour en 2021. Nous allons également travailler sur la pile à combustible, ça fait partie de nos préoccupations chez Mazda.