Prime à la conversion auto : le CNPA s'étonne du retournement en 2019
habillage
banniere_haut

Prime à la conversion auto : le CNPA s'étonne du retournement en 2019

Le CNPA rapporte que 350 296 primes à la conversion ont été accordées en 2019, soit 100 000 de plus qu'en 2018. Depuis le 1er août dernier, et l'application du nouveau décret, près de 95 % des primes sont versées pour l'achat d'un modèle électrifié.

Publié le Mis à jour le

En 2019, plus de 60% des dossiers de prime à la conversion ont été réalisés par des professionnels de l'automobile

Georges Cousseau

Quelques jours après le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, le CNPA a livré les principaux chiffres relatifs à la prime à la conversion sur l’année 2019. Premier enseignement : le succès de ce dispositif s’est confirmé, et ce malgré un déclenchement de la prime plus étroit après le 1er août 2019, et l’introduction d’un nouveau décret.

  • 350 296 primes à la conversion ont été accordées en 2019, dont 222 937 via le canal professionnel (63%), soit 100 000 primes de plus que sur l’année 2018

Les Français ont donc continué de faire confiance aux professionnels de l’automobile pour obtenir l’aide d’Etat, dans des proportions stables par rapport à 2018. « En faisant l’avance auprès des clients, ils jouent un rôle majeur dans la réussite du dispositif, le taux d’éligibilité étant nettement supérieur lorsque le dossier est instruit par une entreprise », souligne le CNPA.

Une prime favorable aux véhicules d’occasion électrifiés

Selon le ministère, depuis la parution du décret le 1er août dernier, près de 95 % des véhicules acquis avec la prime sont des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou classés Crit’Air 1 (modèles à essence inclus). De plus, 67 % des véhicules acquis depuis cette date sont des véhicules d'occasion, un chiffre en augmentation par rapport à 2018 (61%).

Un dispositif détourné ?

Le CNPA rappelle que sur l’année 2018 la prime à la conversion avait permis d’acquérir à 95% des véhicules thermiques. « Cela pourrait signifier que le dispositif a été détourné, pour des raisons principalement budgétaires, de son objet initial, qui est celui d’être un dispositif avant tout à visée sociale, pour les ménages ayant des revenus modestes, et répondre à leurs besoins de mobilité. Ce dispositif n’a-t-il pas été détourné pour devenir une aide aux ménages urbains les plus aisés ? », interroge le CNPA, qui avait déjà manifesté ses craintes en juillet dernier à la suite de la parution du nouveau décret. « L’entrée en vigueur de la norme WLTP, le 1er mars 2020, ajoute des incertitudes aux perspectives de ce dispositif : en effet, en l’absence de publication d’un décret à ce stade, quel sera le nouveau seuil de déclenchement de la prime à la conversion, qui est aujourd’hui fixé à 116 g de CO2/km ? ».

Lors de l’instauration de la prime, le gouvernement avait annoncé sa volonté d’accorder 500 000 primes sur toute la mandature, avant de revoir ses prévisions à la hausse en 2019 en fixant un objectif d’un million de primes sur le quinquennat.