PSA : l'heure n'est pas encore à la reprise pour les syndicats
Alors que la direction de PSA envisage déjà des scénarios de redémarrage de ses activités, les syndicats de l'entreprise ont fait savoir qu'il était encore trop tôt pour y penser.
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La direction de PSA commence déjà à penser à l'après-crise du coronavirus, au point que le 27 mars dernier, elle a présenté un plan visant à "créer les conditions d'une reprise d'activité sécurisée et progressive". Ce plan comporte notamment la mise en place d'un protocole sanitaire drastique, comme par exemple une attente de 3 heures pour toucher une pièce échangée de la main à la main...
Il apparaît en réalité que, selon les syndicats, PSA voulait faire repartir a minima les sites de Valenciennes et de Douvrin le plus rapidement possible. Deux usines qui produisent moteurs et boites de vitesses, donc indispensables à l'alimentation des sites finaux d'assemblage.
Une remise en route sur la base du volontariat
Mais le holà a semble-t-il été mis d'emblée : "Il n'est pas l'heure de remettre en route les moyens de production" a fait savoir le 28 mars la CFDT du site de Valenciennes, "la direction nous a enfin entendu, le redémarrage du 31 mars est reporté à une date ultérieure". Toujours d'après la confédération, PSA aurait voulu reprendre sur le site nordiste sur la base du volontariat avec un effectif de 200 personnes.
Une nouvelle qu'a aussi peu goûté la CGT : "PSA veut être le premier constructeur à réalimenter le marché dès que le confinement sera assoupli (...) Carlos Tavares défend les intérêts des actionnaires et de leurs futurs dividendes en jouant avec notre peau", a lancé le syndicat, pour qui "rouvrir les usines de PSA à travers le pays serait donner un coup de poignard dans le dos des infirmières et des médecins."
Passer le pic de l'épidémie
Pour le syndicat qui se présente comme majoritaire chez PSA, Force Ouvrière, "la reprise d'activité ne pourra s'envisager qu'après le pic de l'épidémie dans notre pays." La CFTC ne dit pas autre chose, et dans une lettre adressée au président du directoire de PSA, annonce en outre qu'il est "hors de question de demander aujourd'hui aux salariés de PSA de sortir de chez eux alors même que le gouvernement vient de prolonger la période de confinement qui s'impose à tous les Français."FO et la CFTC se veulent toutefois ouverts : "Il ne faut pas avoir peur de parler de l'après-crise dès lors que la priorité absolue est donnée à la santé des salariés", indique encore FO.
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