RDE : +600€ à +1300€ par auto !
La grande révolution de la mesure des émissions polluantes en situation réelle ne fait que débuter, et ses conséquences sont à venir, selon une audition réalisée au Parlement européen.
Opel Zafira équipé d'un appareil portatif de mesure des émissions polluantes (PEMS) sur l'anneau de Monthléry (91).
CEDRIC LECOCQ
Associations et constructeurs ont été auditionnés le 23 février au Parlement européen par la commission de l'environnement. L'idée était de faire le point sur la Real driving emissions (RDE), soit les mesures de pollution en situation de conduite réelle, qui deviendront obligatoires à l'homologation des nouveaux types à compter de septembre 2017.
Chacun a livré son point de vue, la plupart du temps radicalement opposé à celui du voisin. Si les associations pro-environnement ont regretté le peu d'ambition des facteurs de conformité, les constructeurs, représentés par l'ACEA, ont quant à eux continué de s'en plaindre. Ainsi, l'ACEA indique que 5% des diesels ne pourront plus être commercialisés dès l'instauration de la première étape de la RDE, soit entre 2017 et 2020. Pour ce qui concerne la deuxième (facteur de conformité de 1,5), 25% des diesels n'arriveraient pas à s'y soumettre...
L'association des constructeurs a en outre livré d'autres données tout à fait intéressantes. La dépense moyenne par voiture pour se conformer à la RDE va osciller entre 600 et 1300€ ; chaque constructeur va devoir investir 120 millions d'euros environ d'ici 2019, que ce soit en développement ou en appareils de mesure. Et d'autre part, les voitures vont changer : le design des caisses va évoluer pour pouvoir accueillir un réservoir d'urée (nécessaire lorsque la technologie de réduction catalytique SCR est retenue), tandis que des remises à niveaux majeures de l'électronique sont à prévoir. L'ACEA n'oublie pas, enfin, de préciser qu'il faudra une infrastructure publique pour remplir les véhicules d'urée...
Le centre de recherches de la Commission européenne (JRC) a relevé d'autres faits. Il s'agira en effet de continuer à travailler sur la RDE cette année pour développer la procédure de démarrage à froid, adapter le protocole de tests aux hybrides, se préoccuper des VUL, et enfin pour mesurer les émissions de particules à l'aide du PEMS. Tout ceci est censé être négocié et écrit pour l'été prochain !