RDE : le veto évité de justesse
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RDE : le veto évité de justesse

Le Parlement européen ne s'est finalement pas opposé à la Commission européenne sur les mesures d'émissions en conditions réelles. L'ACEA s'en félicite.

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Peugeot 208 équipée d'un PEMS, appareil de mesures permettant de vérifier les émissions polluantes tout en roulant.

CEDRIC LECOCQ

Cinq voix ! Par 323 contre 317, le Parlement européen a décidé de ne pas s'opposer à la proposition de la Commission européenne sur la Real driving emissions (RDE) : "Des négociations intenses ont été organisées avec la Commission européenne et les Etats membres après l'adoption de l'objection en commission de l'environnement. Et la Commission européenne a tenu ses promesses" a fait savoir Giovannni La Via, président de la commission de l'environnement du Parlement.

Par "tenir ses promesses", le président italien de la commission du Parlement entend le fait que la Commission aurait accepté un "calendrier précis" et des niveaux d'émissions d'oxydes d'azote (Nox) à atteindre à certaines échéances. D'autre part, le Parlement a visiblement été satisfait de voir la Commission proposer une réforme du système d'homologation des véhicules... "Je salue la décision responsable de la plénière, qui nous permet de poursuivre la procédure RDE dans le but de réduire les émissions de Nox des voitures, qui sont actuellement 400 à 500% au dessus des limites officielles" a encore considéré le président de la commission de l'environnement.

La chose entérinée pour l'instant est donc la suivante : les diesels pourront émettre 2,1 fois plus de Nox en conditions réelles que constaté à l'homologation entre 2017 et 2020. A compter de 2020, le coefficient multiplicateur maximum sera de x1,5.

Le vote du Parlement a immédiatement été salué par l'association des constructeurs européens (ACEA) : "Les constructeurs d'automobiles se félicitent de cette nécessaire clarification, et sont impatients de passer à l'étape suivante de mise en place de ces nouveaux tests dès que la règlementation sera adoptée" a fait savoir le secrétaire général Erik Jonnaert.

La Commission européenne, largement dans le viseur du Parlement, a elle aussi été satisfaite de la sagesse des députés. Après s'être elle aussi "félicité" à l'instar de l'ACEA, la Commission promet que "au fur et à mesure des progrès de la technologie de mesure portative des émissions, nous continuerons à serrer les boulons."

Seule voix dissonante à s'élever dans ce concert de satisfaction, celle de la bouillante association Transport & Environment, fort active du côté de la Commission européenne : "Le Parlement européen a cédé à la pression des pays producteurs d'automobiles et a accepté d'assouplir les émissions de NOx des diesels neufs. La nouvelle valeur limite effective d'Euro 6, 168 mg de Nox par kilomètre, est plus que double par rapport à celle acceptée en 2007 (80 mg/km)" relève l'association, "déçue"...