Renault et Nissan dévoilent les détails de la refonte de leur alliance
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Renault et Nissan dévoilent les détails de la refonte de leur alliance

Le groupe Renault et Nissan ont conclu le 6 février 2023 un accord visant à renforcer et rééquilibrer leur partenariat, mais aussi à réactiver des opérations commerciales. Ils ont annoncé une série de nouvelles initiatives visant à maximiser la création de valeur pour tous les acteurs de l’Alliance.

Par Robin Schmidt
Publié le Mis à jour le

Les trois constructeurs membres de l'Alliance ont organisé lundi 6 février une conférence de presse à Londres afin de présenter les détails de leur nouvel accord.

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L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi passe à la vitesse supérieure. Le lundi 6 février 2023, les trois constructeurs automobiles ont présenté aux journalistes et aux investisseurs les détails de leur nouvelle alliance, qui entera en vigueur pour une période initiale de quinze ans. Cette dernière se recentre dorénavant sur des projets opérationnels à forte création de valeur, ainsi que sur une participation plus équitable pour toutes les parties prenantes. Le partenariat a d’ores et déjà été approuvé par les conseils d'administration des deux entreprises et devrait déboucher sur des accords définitifs d’ici à la fin du premier trimestre 2023.

« Je considère que l’accord auquel nous sommes parvenus affiche une bien meilleure configuration que celle qui a présidé ces dernières années. Le nouveau système de gouvernance est davantage évident. Auparavant, nous détenions une part de 43,4 % de l’Alliance, mais sans aucun droit de vote. Dorénavant, nous avons 15 % mais avec des droits de vote pleins et entiers, et il en va de même pour Nissan. Pour le groupe Renault, cet accord doit permettre d’améliorer notre agilité stratégique sans nécessairement mettre à mal les synergies existantes », a déclaré le directeur général du groupe Renault, Luca de Meo. Et de préciser : « La base de cet accord est également de réactiver des opérations commerciales comme au tout début de l’Alliance, qui devraient permettre la création de valeur à hauteur de centaine de millions d’euros, voire de milliards par an. »

De nouveaux projets clés en Amérique latine, en Inde et en Europe

Un an après avoir défini la feuille de route de l'Alliance à l'horizon 2030, Renault et Nissan annoncent de nouveaux projets clés en Amérique latine, en Inde et en Europe. Un moyen pour ses membres d’obtenir des résultats mutuellement bénéfiques, à grande échelle et tangibles selon trois dimensions : les marchés, les véhicules et les technologies. Chaque constructeur bénéficiera donc de ces projets créateurs de valeur à moyen terme, tout en réalisant des bénéfices à court terme grâce au partage et à l’optimisation des coûts. « Ce nouveau partenariat créera des opportunités additionnelles de croissance et améliorera l'efficacité opérationnelle de chaque entreprise pour innover et se transformer sur le marché automobile et des nouvelles mobilités, qui évolue rapidement », précisent les deux constructeurs dans un communiqué commun.

« Nous ne pouvons plus rester immobiles ou continuer de travailler dans le prolongement du passé, a déclaré Makoto Uchida, président-directeur général du groupe Nissan. Il nous faut un niveau supérieur de transformation. Ce n’est pas un choix mais une nécessité. L’Alliance est un pilier essentiel pour Nissan pour affronter cette transformation et nous adapter à la prochaine ère. Nous allons capitaliser sur toutes les collaborations au sein de l’Alliance afin d’obtenir des gains d’efficacité encore plus profonds et des partages d’expertise dans l’électrification, la connectivité et les véhicules autonomes. »

Le Mexique ? Pas un tremplin pour les États-Unis

Parmi ces nombreux projets, Luca de Meo a notamment évoqué le lancement d’un nouveau pick-up développé par le groupe Renault et partagé avec Nissan en Argentine. Au Mexique, Nissan produira un nouveau véhicule pour la marque au losange, une première depuis plus de vingt ans. « Cela nous offre la possibilité d’être présents sur ce marché avec une production locale. Cette nouvelle configuration de l’Alliance vise donc à rééquilibrer et réduire les risques, mais aussi à stimuler notre activité commerciale en Amérique latine, qui sera l’une des régions du monde qui va connaître la plus forte croissance dans les prochaines années. En revanche, l’idée n'est pas de considérer le Mexique comme un tremplin pour aller aux États-Unis », explique le directeur général du groupe Renault.

Nissan va investir jusqu’à 15 % dans Ampère, mais pas dans Horse

Au-delà de la création de nouveaux projets clés, les trois entreprises de l'Alliance sont également convenues de s'appuyer sur leurs stratégies existantes en matière d'électrification et de technologies à faibles émissions. Grâce à ce nouveau partenariat, les membres pourront donc investir et collaborer dans des projets propres à chaque partenaire, et qui représenteraient une valeur ajoutée pour chacun. Un moyen pour les parties prenantes de l’Alliance d’augmenter leurs opportunités d'investissement et d’atteindre leurs objectifs respectifs de croissance durable et de décarbonisation, tels que Nissan Ambition 2030 et Renaulution. Le constructeur Nissan a donc annoncé investir à hauteur de 15 % dans Ampère, à l’instar de Mitsubishi, qui envisagerait également d’investir dans la marque 100 % électrique du groupe Renault.

En revanche, Luca de Meo a annoncé que Nissan et Mitsubishi ne participeraient pas au projet Horse. Ils feront néanmoins partie des huit premiers clients de cette entité, créée par Renault en association avec le chinois Geely pour coiffer les activités thermiques.