Rentabilité 2018 : petit résultat, grosse incertitude chez Opel
L'adoption d'une nouvelle politique commerciale intervient dans un contexte encore fragile pour le réseau Opel. La rentabilité moyenne du réseau a affiché 0,6% en 2018.
La rentabilité moyenne du réseau Opel était de 0,6% en 2018
Georges Cousseau, Geoges COUSSEAU
Le réseau Opel en France a enregistré une rentabilité de 0,6% en 2018, contre 0,5% en 2017. Le chiffre d’affaires moyen d’une concession a atteint 14,3M€, en progression de 12,6%. « Le réseau a fait le boulot. Nous avons conclu l’exercice 2018 dans les clous par rapport à ce que nous pouvions réaliser. Les quotas VN en 2018 ont été identiques à ceux de 2017, qui eux étaient déconnectés de la réalité », commentait en début d’année Marc Bruschet, président du groupement national des concessionnaires Opel (GNCO).
Stratégie binaire
Profitant des SUV Crossland X et Grandland X, la marque allemande a amélioré sa position sur le canal des particuliers l’an passé (+6,8%). Insuffisant cependant pour satisfaire les distributeurs. « Cette légère hausse de la rentabilité que le constructeur annonce n’est pas en adéquation avec ce que nous vivons aujourd’hui, observe ce dirigeant du Sud-Ouest de la France. La nôtre se situe autour de 1%. Elle est certes supérieure à la moyenne nationale mais elle a reculé de 0,6 point par rapport à 2017. Ce qui est logique puisque le constructeur rogne sur les marges faciales mais également sur les primes d’objectif. Dans le même temps, le prix moyen de vente a très légèrement augmenté, la proportion de Corsa restant très importante au regard du peu d’Insigna et de Zafira que nous vendons ».
« Les premières évolutions de la politique commerciale en 2018 ne sont pas allées dans le sens de la rentabilité, soulève ce distributeur francilien. Opel a toujours été une marque compliquée à travailler et je suis encore plus inquiet pour l’année 2019, avec une stratégie pour le moins binaire dictée par PSA : soit nous réalisons les volumes et nous nous en sortons, soit nous ne les faisons pas et c’est catastrophique ».
Inquiétudes sur le business pièces de rechange
La nouvelle stratégie concernant le business pièces de rechange, calquée sur celle de PSA et ses plateformes Distrigo, concentre le gros des inquiétudes. « C’est environ 140 000€ de marges et 6% de rentabilité que l’on risque de ne pas retrouver, c’est considérable », précise le dirigeant francilien.
« Nous avons plutôt intérêt à nous tourner vers des centres de profits différents, tels que le VO et l’après-vente. Pour rappel, le taux d’absorption des charges fixes par l’après-vente est de 53%, c’est calamiteux », juge le dirigeant du sud-ouest. A la mi-mars, date de la réalisation de cette enquête, le groupement Opel avait décidé de ne pas signer les nouveaux contrats de distribution proposés par PSA, dans l’attente d’un geste ou d’une compensation liée à la perte du business PR.