Stellantis accueille 200 ouvriers italiens à l'usine de Vesoul
habillage
banniere_haut

Stellantis accueille 200 ouvriers italiens à l'usine de Vesoul

Le 25 octobre et le 1er novembre 2021, environ 200 travailleurs de la région de Naples, en Italie, sont arrivés en renfort dans l'usine Stellantis de pièces de rechange de Vesoul. Le groupe automobile, né de la fusion entre PSA et FCA, a en parallèle remercié 300 intérimaires.

Publié le

Le groupe automobile Stellantis remplace 300 intérimaires français par 200 salariés italiens dans son usine de pièces de rechange de Vesoul

PSA Vesoul

Comme un air de dolce vita à Vesoul, ou presque : malgré les 1 300 km qui les séparent de leurs usines de rattachement situées près de Naples, en Italie, 200 salariés italiens sont arrivés à l’usine Stellantis vésulienne (Haute-Saône), spécialisée dans la fabrication et la distribution de pièces de rechange et accessoires, fin octobre 2021. Et ce, à la demande du groupe automobile, né de la fusion entre PSA et FCA, qui cherche à optimiser ses coûts et ses effectifs. Dans le détail, une première salve de 80 ouvriers a débarqué le 25 octobre, et une deuxième de 120 a pris ses quartiers le 1er novembre. Ils se sont tous portés volontaires pour venir travailler en France. Principalement pour des raisons financières. Certains resteront à Vesoul jusqu'au 31 décembre, quand d'autres partiront qu'en juin.

Les Italiens ont remplacé sans le savoir 300 intérimaires français

C’est plutôt inédit pour le site industriel, lequel a pour habitude de voir débarquer uniquement des renforts de compatriotes de Mulhouse ou de Sochaux par exemple. « C'est une grande première et c'est une décision du groupe d’être solidaire avec les titulaires en CDI », avait souligné Jean-Paul Guy, délégué CFTC Stellantis Vesoul au média France 3 Bourgogne Franche-Comté, lequel évoque en effet les 600 000 véhicules produits en moins par le constructeur au 3e trimestre 2021. Une baisse d’activité en lien avec la crise des semi-conducteurs qui a affecté les usines italiennes mettant la plupart des équipes au chômage partiel, tandis que celle de Haute-Saône a continué de tourner, ne produisant pas de voiture.
Cependant, les Italiens ont pris sans forcément le savoir, la place de 300 intérimaires français qui ont donc été remerciés. « Nous comprenons bien le besoin de travailler de ces salariés italiens, ce que l'on comprend moins, c’est la façon de faire du groupe. Nos activités débordent, cela fait des mois que nous demandons des effectifs supplémentaires, or l’arrivée des Italiens ne va pas renforcer nos équipes mais remplacer nos intérimaires », avait regretté Nicolas Petitguillaume, délégué Force Ouvrière Stellantis Vesoul sur France 3. « C'est dramatique pour les intérimaires d’autant que c’est compliqué de les trouver et de les former. [...] On aura du mal à retrouver des intérimaires le jour où les Italiens s’en iront », s’indignait Jean-Paul Guy de la CFTC sur franceinfo.

Il y a du travail pour tout le monde à l'usine Stellantis de Vesoul

Un autre représentant s’est exprimé sur ce sujet sur franceinfo lundi 8 novembre. Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT chez Stellantis, a ainsi évoqué un « un vrai scandale » : « Le site de Vesoul croule sous le travail, il y a un retard de production monumental. L’arrivée des camarades de Mulhouse et de Sochaux, et là des camarades italiens de Fiat ne vont pas suffire. Surtout si la direction licencie tous les intérimaires. Il y a du travail pour tout le monde, et aucun intérimaire ne doit être renvoyé à Pôle Emploi. [...] Carlos Tavares, le P-DG de Stellantis, voudrait nous transformer en nomades de l’industrie automobile, c’est-à-dire nous faire traverser l’Europe, que l’on soit Italien, Français ou Polonais pour gagner notre croûte. Il voudrait nous mettre en concurrence les uns contre les autres. [...] Jusqu’à maintenant, c’étaient les intérimaires qui étaient en concurrence avec les CDI de PSA-Stellantis, dorénavant, ce sont nos camarades italiens qui sont en concurrence contre les intérimaires qui sont eux-mêmes en concurrence contre les CDI de Vesoul ».
 

 
Tags