Stellantis et les syndicats se mettent d'accord à Douvrin
Le groupe automobile Stellantis et trois des cinq syndicats ont trouvé un accord selon Reuters pour encourager le transfert des salariés de l'usine de moteurs thermiques de Douvrin vers la gigafactory ACC de batteries pour véhicules électriques.
Un accord entre Stellantis et trois syndicats doit encourager le transfert des salariés de l'usine de production de moteurs thermiques de Douvrin vers la gigafactory de batteries ACC
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Du thermique à l’électrique. Selon Reuters, un accord a été trouvé le 9 février 2022 concernant le cas de l’usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais, entre trois syndicats sur cinq et la direction de Stellantis. Cet accord vise à encourager le transfert des salariés de l’usine de production de moteurs thermiques, fondée en 1969, vers une gigafactory de batteries pour véhicules électriques (située à deux pas), celle d’Automotive Cells Company (ACC). Rappelons que ce projet découle de la coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz. Il prévoit une capacité de 24 GWh de batteries à l'horizon 2028-2030, ainsi que 1 400 à 2 000 emplois directs à la clé.
400 reclassements proposés chez ACC d’ici à 2025
Le constructeur a confirmé que la CFTC, Force ouvrière et la CFE-CGC, respectivement 2e, 3e et 4e syndicats du site, majoritaires à eux trois, avaient signé le projet de rupture conventionnelle collective (RCC) destiné à accompagner cette mutation, laquelle doit courir de 2022 à 2024. Les deux autres syndicats que sont la CGT et la CFDT n’ont pas donné leur accord, estimant que les engagements sur 400 reclassements au sein de la gigafactory en construction restaient insuffisants. Frédéric Lemayitch, représentant CFTC, a déclaré auprès de Reuters qu'il était « nécessaire de créer des passerelles entre les deux sites car la transition énergétique et l'électrification de masse, qu'on le veuille ou non, vont s'imposer à nous ».
Stellantis rassure
De son côté, s'il n’est pas parvenu à rallier autant de syndicats que lors des accords précédents, le groupe Stellantis a salué le « bel exemple de dialogue social responsable pour accompagner les salariés dans un contexte de transformation ». L'objectif du projet d'accord est d'encourager de différentes manières les reclassements d'un site vers l'autre sur la base du volontariat. La direction promet ainsi une embauche directe sans période d'essai, une formation, un maintien du salaire et un système de compensation de l'ancienneté perdue lors du départ. Joël Petit, représentant de la CFDT, aurait voulu « un engagement sur la possibilité de transférer l'ensemble du personnel, et pas seulement 400 personnes. Par expérience, si ce n'est pas écrit, ça ne compte pas ». D’autres représentants craignent même que moins de 400 personnes puissent bénéficier de l'accord si des salariés d'autres sites venaient à postuler chez ACC. Stellantis a tenté de rassurer en disant que le fabricant de batteries était en mesure d'offrir à terme un emploi à tous les salariés de Douvrin qui le souhaiteraient.
L’avenir de l’usine de Douvrin, qui a plus de 50 ans, est en suspens depuis que se profile l'interdiction des ventes de véhicules neufs à moteur thermique en Europe à l'horizon 2035. En 2021, il s’est produit 570 000 moteurs à essence et Diesel avec un effectif d'environ un millier de personnes. Le calendrier prévoit la perte de la production de moteurs Diesel à compter de mai 2023, concentrée à Trémery (Moselle), et de celle de moteurs essence quatre cylindres fin 2024, délocalisée en Hongrie. La fabrication des petits moteurs essence trois cylindres sera en revanche conservée dans l’usine nordiste, le temps de la mutation.
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