Stellantis. « Pas d'éléments concrets pour le moment », selon le CNPA
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Stellantis. « Pas d'éléments concrets pour le moment », selon le CNPA

Président des concessionnaires VP au CNPA depuis 2014, Christophe Maurel arrive au terme de sa mandature, fixé au 30 juin 2021. Avec l'annonce de Stellantis concernant la résiliation des contrats de ses concessionnaires, ses dernières semaines ne seront pas de tout repos.

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Christophe Maurel, président des concessionnaires VP au CNPA

Cédric Lecocq, CEDRIC LECOCQ

À en croire l’invitation envoyée à la presse spécialisée, ce devait être « un moment d’échange convivial et informel, qui sera l’occasion de faire le bilan » de la mandature de Christophe Maurel au poste de président du métier VP du CNPA. En poste depuis 2014, le dirigeant castrais, qui avait succédé à Olivier Lamirault, arrive donc au terme de son mandat, fixé au 30 juin 2021. Marc Bruschet, membre du bureau national (celui-ci reste en place), assurera l’intérim pendant un an en attendant la prochaine élection reportée en juin 2022.

« La branche des concessionnaires incarnée par Christophe Maurel ces dernières années a joué un rôle moteur dans la gouvernance du CNPA, a loué Xavier Horent, délégué général du syndicat. Elle a su porter un élan collectif à tous les métiers que nous représentons. Sous ce mandat, la représentativité de la branche des concessionnaires n’a jamais été aussi forte. » Christophe Maurel a tenu à rappeler que « plusieurs propositions du CNPA ont été entendues par le Gouvernement, notamment pendant la crise sanitaire » (verdissement du parc automobile, prime à la conversion…). Il a cependant déploré le manque d’écoute de la Commission européenne et l’absence de retour concernant la définition du véhicule neuf (un mémoire a été déposé à DG Grow).

« Nous sommes au point zéro d’une relation qui reste à construire »


Le bilan de ces sept années, dont il devait être largement question, a toutefois été rapidement éclipsé par l’actualité et l’annonce la veille du groupe Stellantis de résilier les contrats de vente et de distribution de services de toutes ses marques (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Fiat, Fiat Professional, Jeep, Alfa Romeo et Maserati). Sur ce sujet, Christophe Maurel s’est montré pour le moins prudent.

Christophe Maurel, président des concessionnaires VP au CNPA

« Nous n’avons pas d’avis. Nous sommes au point zéro d’une relation qui reste à construire dans les deux années qui viennent. Le métier s’attendait à ce genre de changements, puisque nous sommes dans le cadre de la révision du Règlement d'exemption européen, et d’autres constructeurs devraient faire de même. Ce nouveau Règlement est en pleine étude et constitue le socle des nouveaux contrats de distribution. Dans les textes et le détail, il existe des écarts de perception entre les distributeurs et les constructeurs. Nous aimerions nous rapprocher davantage du Règlement 1400-2002, adopté en 2002, plus abouti que le 330-2010 (toujours en vigueur). Parallèlement à ce contexte un peu technique, nous avons un constructeur qui a changé de forme, de nom, et qui doit remettre à plat les contrats avec ses partenaires. Depuis dix ans, nous en avons connu des révisions de contrat. L’émotion suscitée ces dernières heures repose surtout sur la forme de la communication de Stellantis, un peu dure à entendre dans le contexte actuel pour les 150 000 personnes qui travaillent dans la filière aval de l’automobile », a expliqué le responsable. Le groupe de distribution dirigé par Christophe Maurel est concerné au premier chef puisqu’il commercialise deux marques du groupe Stellantis en Occitanie : Peugeot et Opel.

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« Les constructeurs qui voudraient réduire leur présence sur le terrain vont perdre des parts de marché »

Marc Bruschet sera président des concessionnaires VP au CNPA par intérim jusqu'à la prochaine élection en juin 2022.

« À ce stade, nous n’avons pas d’éléments concrets sur la suite du processus, même à très court terme. Nous n’allons pas prendre de position définitive car nous ne disposons pas des pièces qui nous permettent de présenter un argumentaire » complète de son côté Marc Bruschet, membre du bureau national du CNPA et concessionnaire Fiat, Citroën et Opel (pour le groupe Stellantis) dans le Sud-Est. Les deux dirigeants n’en diront pas plus, mais ils ont profité de cet échange pour rappeler quelques caractéristiques de la distribution automobile en France.

« Les pays où les groupes sont les plus concentrés sont la France et le Royaume-Uni. Dans ce dernier marché, la distribution est très financiarisée, il n’existe plus d’affaires familiales. À l’inverse, l’Allemagne offre encore une très grande capillarité d’opérateurs, avec des concessionnaires de taille beaucoup plus petite. Et il s’agit d’un modèle voulu, informe Christophe Maurel. En France, les adhérents du CNPA vivent de la relation avec des clients situés à moins d’une heure de leurs concessions. C’est 90 % du business. De fait, nous pensons que les constructeurs qui voudraient réduire leur présence sur le terrain vont perdre des parts de marché et ceux qui exploiteront les territoires de la bonne manière en gagneront. »

« La particularité de la France est de concilier un niveau élevé de concentration des réseaux primaires tout en ayant su préserver une grande capillarité des points de vente. C’est un système qui nous paraît intéressant, particulièrement par les temps qui courent », appuie Marc Bruschet.

« Les coûts de la distribution automobile ne sont pas de 30 % »

Enfin, Christophe Maurel a souhaité faire une dernière petite mise au point, expliquant que « les coûts de la distribution automobile en France ne sont pas de 30 %, comme on a pu l’entendre. Au CNPA, nous estimons que le coût du distributeur, qui est soumis à des marges variables, est de 10 % maximum. Il y a certainement des économies assez importantes à faire chez les constructeurs. Aujourd'hui, quand les distributeurs commandent une voiture neuve, le processus et les délais ne sont pas meilleurs qu'il y a vingt ans, le dispositif industriel n'a pas évolué. La distribution automobile s'est davantage transformée que les constructeurs ». Le CNPA publiera cette année une étude sur les coûts de la distribution automobile.

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