Valeo veut réduire ses coûts salariaux en France
Pour améliorer sa compétitivité, l'équipementier automobile Valeo souhaite négocier un accord de performance collective et donc discuter salaires et temps de travail afin de réduire de 10% ses coûts en France.
Les syndicats attendent des précisions lors de la prochaine réunion prévue avec la direction de l'équipementier automobile, le 17 juillet 2020
Face à l'impact de la crise sanitaire, Valeo "a fixé un objectif de réduction des coûts salariaux français de 10%, soit 100 millions d'euros", selon un message de la direction adressé récemment aux salariés. Et d'ajouter : "On fait face à une crise exceptionnelle liée au Covid-19 et à une baisse sans précédent du marché automobile qui touche l'ensemble des acteurs du secteur. Dans ce contexte, la direction de Valeo a fait part aux organisations syndicales de la nécessité de prendre des mesures permettant d'améliorer la compétitivité de ses activités en France".
Les forfaits passeraient de 215 à 218 jours
Le groupe souhaite "ouvrir rapidement des négociations avec un objectif clair, contribuer à limiter et à prévenir les conséquences de la crise sur l'emploi", soulignant que "Valeo n'a jamais oublié ses racines et son ancrage français". La direction a présenté "un ensemble de mesures portant sur le temps de travail, les rémunérations et les avantages sociaux", un projet d'accord de performance collective qui constitue un "véritable recul social", a dénoncé la CFE-CGC, premier syndicat chez Valeo.
"Il y a tout un panel de propositions mises sur la table", observe Pascal Phan, coordinateur de la CFE-CGC Valeo, selon qui les forfaits jours pourraient passer de 215 à 218 jours et le salaire de base des ingénieurs et cadres baisser de 5%.
Des précisions de le 17 juillet
"On est ouverts à la discussion mais le calendrier est très resserré vu l'enjeu de la négociation", estime-t-il. "Nous sommes plutôt prêts à regarder une hausse du temps de travail, dans le contexte actuel on comprend qu'il faut faire des efforts, mais la question des salaires de base est sensible", souligne-t-il. M. Phan identifie un "point bloquant, l'absence de contreparties en terme de maintien de l'emploi et de l'activité sur les sites français", une critique partagée par la CGT, deuxième syndicat de l'entreprise.
"Il n'y a pas de tabous pour la direction, l'ensemble des mesures est sur la table", a indiqué à Patrice Caux, de la CGT, même si "on ne parle pas d'emplois pour l'instant". Les syndicats attendent des précisions lors de la prochaine réunion prévue avec la direction, le 17 juillet.