Ventes aux marchands, une stratégie à choix multiples pour les groupes
La 14e édition du Club Argus a mis en lumière des stratégies VO distinctes au sein des groupes de distribution. Certains privilégient les ventes aux marchands quand d'autres plébiscitent les enchères. Plusieurs orientations sont possibles.
La 14e édition du Club Argus s'est déroulée à Paris le 15 mars 2017
Cédric Lecocq
Comment les groupes de distribution optimisent-ils leur performance VO à marchand ? D’ailleurs, travaillent-ils toujours avec ces acteurs ? Les opérateurs de ventes volontaires sont-ils devenus plus intéressants ? Autant de questions qui ont été soulevées à l'occasion du Club Argus, qui s'est tenu le 15 mars 2018 à Paris, et qui a réuni huit intervenants via trois tables rondes.
Chez les groupes de distribution, plusieurs écoles s’affrontent. Ainsi, le groupe Grand Garage du Sud, implanté du côté de Nîmes et dirigé par Olivier Varlez, a opté pour la continuité en maintenant sa confiance aux marchands locaux (une douzaine sont référencés). En 2017, il a commercialisé 56% de ses VO à professionnels et 44% à particuliers. Les raisons ? Un parc d’exposition restreint, qui fait donc la part belle aux produits récents et peu kilométrés, et l’objectif d’afficher une rotation rapide, de 30 jours au maximum.


« Je ne perçois pas la nécessité, aujourd’hui, de travailler avec une société d’enchères car nos marges et nos taux de rotations moyens sont satisfaisants, explique Olivier Varlez. Nous nous sommes déjà rapprochés de BCAuto Enchères pour observer leurs prix de reprises sur une sélection de véhicules et les comparer à ceux que nous proposons à nos marchands. Au final, cela nous a plutôt confortés dans notre approche. De plus, comme la plupart des groupes concurrents sur notre périmètre ont fait le choix d’orienter leurs volumes vers les enchères, ils ont en quelque sorte affamé les marchands locaux, qui font la queue devant nos concessions. Dans ce contexte, c’est plus simple d’augmenter les prix ».
Le groupe revendique une marge brute moyenne à marchand qui s’élève autour de 287€. Selon les résultats de l’étude de L’argus, réalisée auprès des 25 groupes de distribution (du 20 février au 7 mars 2018), celle-ci se situe autour de 260€, en augmentation de 42% par rapport à l’étude réalisée en 2015. Environ 65% des répondants ont communiqué une marge moyenne située entre 150 et 300€.

En pleine expansion en France, le groupe Parot a réalisé un audit en 2016 qui a démontré de grosses disparités dans les méthodes et les performances des points de vente. Depuis, les process ont été uniformisés pour l’ensemble de ses concessions.
« Nous avons découvert des habitudes un peu étonnantes dans certaines concessions que nous avons rachetées. Cela peut surprendre certains vendeurs au départ quand nous expliquons notre approche. Mais nous constatons qu’avec la mise en place des process, en définissant une stratégie claire et en changeant peu de choses, nous récupérons très vite du volume additionnel », affirme Julien Mongis, directeur exécutif stratégie VO du groupe Parot.
Les spécialistes des enchères vont-ils remplacer les marchands ?



Les marchands, un sourcing additionnel
