Voitures électriques et autopartage dopés par la pénurie de carburant
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Voitures électriques et autopartage dopés par la pénurie de carburant

Pendant les queues aux pompes, les constructeurs de véhicules électriques ont fait le buzz sur Internet alors que l'autopartage et le covoiturage ont battu des records.

Par Jean Pierre Genet
Publié le Mis à jour le

Autolib a enregistré une augmentation de 14% de ses abonnements en un jour.

Cédric Lecocq

A qui profite la pénurie de carburants? Véhicule électrique, autopartage et covoiturage se sont présentés comme des alternatives.

Surfant avec humour sur la thématique des files devant les stations-service, des marques proposant des véhicules électriques ont lancé des opérations à ambition "virale" sur les réseaux sociaux.

En France, on a plus de pétrole, mais on a des Zoé


"Cinq vraies places (pour ramener quatre automobilistes en panne d'essence)" ou "En France, "on n'a plus de pétrole, mais on a des Zoé", affirme ainsi Renault.

C'est l'agence Publicis qui a proposé l'idée, diffusée sur Twitter, Facebook ainsi que dans trois grands quotidiens.

Renault dit avoir noté une forte hausse de l'intérêt pour ses voitures électriques depuis le début des blocages.

L'E-Méhari, coupe-file


Même constat chez Citroën qui, en plein lancement de la "E-Méhari", a été précurseur sur les réseaux sociaux. "Coupe-file", lit-on ainsi sur son compte Twitter et Facebook (9,5 millions d'abonnés) avec une photo de la gamme électrique.

Depuis le 26 mai, Nissan interpelle ainsi des automobilistes dans des files d'attente de stations-services, et leur propose de faire la queue à leur place, le temps d'essayer une Leaf. La vidéo illustrant l'opération a été vue 650.000 fois en moins de 24 heures, selon la marque.

Pas d'envolée à attendre dans les ventes dans l'immédiat

Cela dit, ces opportunités saisies par les constructeurs ne vont pas changer fondamentalement la donne, en l'espace de deux semaines. Les ventes de véhicules électriques ont décuplé en cinq ans et sont sur une trajectoire de 25.000 unités en 2016, soit environ 1,2% du marché.

Mais à terme, leur développement sera plus lié à la hausse des prix de l'énergie, qu'à un problème ponctuel lié à une pénurie ou à des communications opportunistes.

Autolib attire de nouveaux abonnés


Beaucoup plus évident est l’impact de la pénurie de carburant sur le covoiturage et l’autopartage.

Ainsi, Autolib' enregistrerait des « centaines de nouveaux abonnés ». Le 27 mai plus de 1500 abonnés supplémentaires auraient fait le choix d'Autolib' en région parisienne, «14% d'abonnés en plus».

Le rythme de location de Bluecar est de 15.000 par jour en moyenne (en semaine), à Paris et dans sa proche banlieue.


Une aubaine pour BlaBlaCar, Citygoo et WayzUp



BlaBlaCar a constaté une hausse de fréquentation sur son site et son application de 5 à 10% dès le début de la semaine dernière, notamment dans les régions de l'ouest.

Citygoo, spécialiste du covoiturage en Ile-de-France, a vu le nombre de téléchargements de son application augmenter de 20% tandis que les demandes de trajet ont doublé.

WayzUp, application dédiée aux trajets domicile-travail, a également observé une hausse de fréquentation sur l'application, jusqu’à +50% par rapport au trafic habituel le 26 mai.

Karos, application mobile intelligente de court-voiturage (covoiturage pour les trajets quotidiens de courte distance), qui revendique 20 000 utilisateurs, a vu sa fréquentation augmenter de 30% depuis le début de la pénurie d’essence.